AVEC ERIC BORGHINI, PRÉSIDENT DE LA LIGUE « Il reste beaucoup de travail avant l’égalité hommes-femmes »
Alassane Plea et Christophe Jallet ont participé à une séance de dédicaces (avec près de supporters) au Centre Optique des Mutuelles du Soleil, avenue Pastorelli à Nice. Vive les verres et le contact !
(Photo OGC Nice Media)
Mixité, quand les hommes s’engagent... aussi dans le sport féminin ! » Plus qu’un colloque : un slogan. C’est sous cet intitulé, brûlant d’actualité, que 240 participants se sont réunis à l’Orange Vélodrome de Marseille, samedi dernier. De nombreux intervenants étaient conviés par la FFF et la Ligue Méditerranée de football pour en débattre et lancer une campagne de sensibilisation. Objectif : la Coupe du monde 2019 de foot féminin. On refait le match avec
président de la Ligue Méditerranée, à l’initiative du colloque.
M. Borghini, en quoi consistait ce colloque ? A l’occasion du match de l’équipe de France féminine A contre l’Italie, j’ai proposé à la FFF d’organiser, en lever de rideau, un colloque sur le thème de la mixité dans le sport. J’ai chargé Véronique Lainé, présidente de la commission régionale de la féminisation et de la mixité, de l’organiser. Des intervenants issus des mondes sportif, médiatique et politique ont animé trois ateliers : “Des diffuseurs qui s’impliquent”, “Des championnes qui témoignent” et “Des politiques qui s’engagent”. Nous avons analysé la mixité dans le business avec MarieChristine Maheas, auteur du livre Mixité, quand les hommes s’engagent. Et nous avons dressé un panorama du sport féminin avec Frédérique Jossinet, directrice du foot féminin à la FFF. Les mentalités évoluent-elles ? Les choses ont considérablement avancé ces dernières années. On partait de très loin ! Il reste beaucoup de travail pour arriver à une égalité hommes-femmes, tant au niveau des salaires, de l’exposition médiatique que de l’accession aux responsabilités dans les instances et les clubs. Ce colloque lançait une grande campagne de sensibilisation ? Il a donné le coup d’envoi d’une série d’événements jusqu’à la Coupe du monde féminine , qui va se dérouler en partie à Nice. Nous allons organiser des matchs, travailler avec l’Education nationale, sensibiliser les clubs pour susciter une mobilisation générale autour de cet événement. Quand le conseil d’administration de la Ligue Méditerranée a été élu en septembre, j’ai multiplié par trois le nombre des femmes. Et j’ai accordé davantage de responsabilités aux femmes au sein des commissions. Toute l’administration fédérale est dirigée par une femme. Petit à petit, à la faveur des résultats sportifs, on arrive à convaincre les grandes chaînes télé de diffuser des compétitions sportives avec des femmes. Pour que le public s’approprie la pratique féminine. Quels sont les arguments en faveur du football féminin ? L’état d’esprit dans lequel sont joués les matchs est complètement différent. Il y a une fraîcheur, une spontanéité, mais aussi une élégance et une éducation qu’on ne retrouve pas forcément chez les hommes... Elles ont la même exigence en termes de performances, mais c’est beaucoup plus propre ! Que peut attendre le sport féminin du Mondial ? Cela va immédiatement entraîner une augmentation du nombre de licenciés. Si l’équipe de France - au classement Fifa - fait une belle Coupe du monde, beaucoup de gamines voudront pratiquer ce sport. C’est un coup de projecteur sur le sport féminin en général.