Trump s’emploie à séduire Davos
L’Amérique d’abord n’est pas l’Amérique seule » : Donald Trump a livré, hier, à Davos un discours tout entier destiné à rassurer les partenaires diplomatiques et commerciaux des EtatsUnis, ébranlés par ses dérapages passés. Le président américain, accueilli sur scène par une fanfare, n’a pu toutefois s’empêcher de glisser une critique contre la « méchante » presse, s’attirant des huées dans la salle de 1 500 places, remplie de grands responsables économiques et politiques ainsi que de journalistes. Avant ces propos tenus lors d’un court échange informel avec l’organisateur du Forum économique mondial, Klaus Schwab, il s’en était tenu à un discours écrit sur mesure pour ce grand raout du libéralisme.
« Construire un monde meilleur »
« Je ferai toujours passer l’Amérique d’abord, tout comme les dirigeants d’autres pays devraient le faire aussi. (Photo AFP) Mais l’Amérique d’abord ne signifie pas l’Amérique seule », a-t-il déclaré en référence à son célèbre slogan. L’ancien magnat de l’immobilier a tenu à « affirmer l’amitié et la coopération des EtatsUnis pour construire un monde meilleur ». « C’est un discours mesuré, plat, rationnel, pas du tout ce que l’on pouvait attendre de Donald Trump », a commenté Kishore Mahbubani, ancien ambassadeur de Singapour auprès de l’Onu devenu conseiller de l’université nationale de Singapour. « Nous sommes en faveur du libre-échange, mais il doit être juste, et il doit être réciproque », a encore dit le président américain, faisant écho aux discours prononcés pendant le reste de la semaine par Emmanuel Macron, par la chancelière allemande Angela Merkel ou par le Premier ministre indien Narendra Modi. « C’était positif au sens où il n’a pas déclaré de guerre commerciale, ou de guerre tout court », a réagi le vice-président de la Commission européenne Jyrki Katainen.