Un avocat niçois au nom de deux victimes
Me Gérard Baudoux [photo Patrice Lapoirie] est partie civile au nom de Mathieu et Valentina, deux victimes azuréennes des attentats parisiens. Deux jeunes gens brillants qui se reconstruisent lentement, « avec des hauts et des bas », précise leur avocat niçois. Me Baudoux se dit frappé par l’inconséquence des trois prévenus qui comparaissent à Paris : « Ils n’ont aucune morale et ne sont pas effarouchés par des types qui viennent de commettre un attentat. » En l’occurrence Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh, accueillis couverts de sang. Sont-ils pourtant assimilables à ces terroristes ? Bendaoud et Soumah sont jugés pour recel de malfaiteurs terroristes. Ils encourent trois ans de prison. L’avocat niçois, à l’instar de nombre de ses confrères de la partie civile, a demandé que le tribunal s’interroge, à la fin des débats sur cette question : le recel de ces terroristes peut-il être considéré comme un acte terroriste ? La peine encourue passerait alors à six ans de prison. Douze ans en réalité pour Jawad Bendadoud et Mohamed Soumah, tous deux en état de récidive légale. « Ils donnent l’impression d’être un peu benêts, souligne Me Baudoux. C’est peut-être l’impression qu’ils veulent donner. En tout cas, ils ont une facilité déconcertante à coopérer avec des gens qui viennent de commettre des attentats. » Ce qui avait retardé l’identification des auteurs. De quoi justifier la présence des victimes à ce procès, selon l’avocat. « On considère ce procès comme une étape de la procédure concernant les attentats du -Novembre », ajoute Me Baudoux.