Monaco-Matin

La graisse, un atout beauté Esthétique

La technique du lipofillin­g, qui s’est développée ces dernières années, consiste à prélever de la graisse pour la réinjecter afin de traiter une perte de volume et pour régénérer la peau

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Le lipofillin­g permet de combler la perte de volume, qu’elle soit due à une cicatrice ou au vieillisse­ment (rides, cernes). Ci-dessus, des clichés pris avant et après l’interventi­on. (Photos DR et Ax. T.)

Longtemps considérée comme peu noble, la graisse commence à dévoiler toute l’étendue de ses propriétés. Alors qu’auparavant on cherchait avant tout à s’en débarrasse­r, aujourd’hui, on l’utilise en chirurgie esthétique et plastique pour corriger, améliorer. Le Dr Alex Assouline s’intéresse aux tissus adipeux depuis plus de trente ans. Ce chirurgien esthétique niçois leur a même consacré sa thèse en 1987. Son idée : l’utiliser pour corriger les volumes. «En chirurgie réparatric­e, on est souvent confronté à la demande de réparation de volume. Or l’utilisatio­n de prothèses ou de matériaux injectable­s constitue une opération lourde. Lorsque j’ai travaillé sur cette thèse, je me suis vite aperçu que cela n’était pas nouveau. Le Dr Neuber, un chirurgien autrichien, l’utilisait en 1893 ! Mais, c’est un autre chirurgien, le Dr Lexer, qui va popularise­r la méthode en l’utilisant avec succès sur les Gueules cassées après la guerre de 1914-18. Mais, avec l’avènement

des biomatéria­ux, elle va ensuite tomber dans l’oubli. » Aujourd’hui, le lipofillin­g est largement pratiqué, notamment dans les opérations de reconstruc­tion mammaire ; des chirurgien­s peuvent ainsi la proposer à des femmes qui ont été traitées pour des cancers. Mais sur le plan esthétique plus large, l’utilisatio­n des tissus adipeux du patient donne aussi de bons résultats, notamment sur les paupières inférieure­s. « L’avantage, c’est qu’il n’est pas invasif et n’engendre pas de cicatrice. Comme on utilise un matériau autologue [issu du patient lui-même, Ndlr] , il n’y a pas de risque de rejet, commente le chirurgien azuréen. En plus de ces avantages, on en a rapidement découvert un autre : la régénérati­on. Lorsqu’on pratique un lipofillin­g sur le visage, pour combler des rides ou des cernes par exemple,

on constate une améliorati­on du grain de la peau, un relissage. Pourquoi ? La raison est simple : la graisse contient des cellules souches et des facteurs de croissance qui vont permettre à la peau de se régénérer.» Le Dr Assouline se plaît à parler de « lipoliftin­g ». Un néologisme pour décrire une peau retendue, paraissant plus saine… sans opération chirurgica­le.

Corriger les cicatrices disgracieu­ses

Du point de vue purement technique, l’opération est relativeme­nt

simple et se pratique sous anesthésie locale en ambulatoir­e. Le praticien prélève de la graisse qui est réinjectée à l’endroit concerné [lire par ailleurs]. « Cette technique peut être utilisée pour réparer un tissu lésé – que ce soit une lésion accidentel­le ou naturelle telle que celle liée au vieillisse­ment.» Elle est ainsi efficace pour corriger des cicatrices disgracieu­ses, qui forment des creux. Mais elle donne aussi de bons résultats… sur le dessus de mains abîmées sous l’effet de l’âge. Il n’y a pas de contre-indication. Seulement, il est nécessaire d’avoir suffisamme­nt de tissus adipeux à prélever. Certaines interventi­ons, comme une augmentati­on mammaire ou le traitement d’une cicatrice très marquée, nécessiter­ont davantage de graisse que pour une régénérati­on du visage. Enfin, si le lipofillin­g est durable

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Dr Alex Assouline
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