« Il faut atteindre % de couverture vaccinale » Prévention
La modification du calendrier vaccinal, qui a fait couler beaucoup d’encre, n’a finalement pas changé grand-chose en pratique. Elle semble désormais bien admise
Les uns ne la remarquent pas, les autres se mettent à hurler dès qu’ils aperçoivent le bout d’une aiguille. Les bébés ne réagissent pas tous de la même manière lorsqu’il s’agit de recevoir une dose de vaccin. Qu’ils fassent preuve d’indifférence ou qu’ils pleurent à chaudes larmes, les enfants nés après le 1er janvier 2018 devront tous affronter l’épreuve de la vaccination (à moins que les parents ne la refusent, se privant du même coup de la possibilité d’inscrire leurs têtes blondes à la crèche puis à l’école). La modification du calendrier vaccinal a fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois. Le Dr Philippe Babe, chef du service adjoint des urgences des hôpitaux pédiatriques de Nice CHU-Lenval, fait le point. Avant de répondre à cette question, il faut expliquer le fonctionnement. Un comité scientifique de vaccinologie composé de médecins suit de très près les signalements de pathologies dans une optique de prévention. Un système de vigilance au niveau national permet de voir exactement quelle est la réalité du terrain au niveau infectieux. Par exemple, le pneumocoque est un germe qui provoque des méningites ou des infections sévères. Dès qu’a été mise en place la vaccination, recommandée, on a assisté à une diminution significative des infections à pneumocoque. Les parents ont la possibilité d’opter pour des vaccins non compris dans le calendrier vaccinal de leur enfant. Par exemple, ils peuvent le faire vacciner contre les infections invasives à méningocoque de sérogroupe B sur les conseils de leur pédiatre. (Photos d’archives D.M. et Ax. T.)
La ministre de la Santé s’est ainsi appuyée sur les dernières observations de pour élargir l’obligation vaccinale. L’ensemble de la communauté pédiatrique est favorable à cette décision.
De plus, la majorité des enfants ont d éjà reçu ces vaccins devenus obligatoires... Oui, environ % des enfants sont correctement vaccinés parce que les pédiatres le conseillaient déjà aux parents. Cependant, ce taux de couverture vaccinale
est insuffisant. Pour certains germes, il faut atteindre à % de couverture pour avoir un effet de protection au niveau individuel et collectif. Or ces % laissaient subsister des poches de virus ou de bactéries.
On voyait ainsi régulièrement émerger des épidémies. L’objectif de la modification du calendrier vaccinal est de diminuer la circulation de ces virus et bactéries.
D’autant que certains enfants ne peuvent être vaccinés et sont donc très vulnérables vis-à-vis de ces agents infectieux... Effectivement, la vaccination protège celui qui en bénéficie à titre individuel mais aussi la collectivité en évitant les contaminations. Certains enfants qui ne peuvent être vaccinés sont ainsi protégés du fait que les autres le soient. Franchement, cela relève davantage de la théorie du complot. Les groupes pharmaceutiques fonctionnent souvent au niveau international. Le nombre de vaccins correspondant aux besoins en France est très faible par rapport à d’autres pays. En plus, le tarif leur est ici opposable.
Certains mettent en cause les adjuvants présents dans les vaccins. Sont-ils dangereux ? Non. De nombreuses études scientifiques l’ont prouvé. Dans certains vaccins, on utilise l’aluminium comme adjuvant. Il a pour propriété de stimuler la réaction immunitaire au niveau local, donc d’injecter moins de particules infectieuses. Ces adjuvants permettent donc d’obtenir des vaccins atténués. C’est faux. Toutes les études ont démontré qu’il n’y a pas plus de cas de sclérose en plaques dans les populations vaccinées que non vaccinées. On recense à diagnostics de sclérose en plaques par an en France, alors forcément parmi eux, il y a des personnes vaccinées.