Les entreprises qui recrutent

Hausse du nombre de salariés, contrats plus durables... Alors que la reprise se fait sentir dans les AlpesMaritimes et le Var, votre journal vous aide à identifier les entreprises et les secteurs qui recrutent

Feu vert pour l’emploi. Ce n’est pas encore la voie royale, mais une route plutôt prometteuse pour ce marché qui conditionne tant le moral, la confiance et le pouvoir d’achat des Français. S’ils ne reflètent pas toujours le ressenti du terrain, les chiffres sont clairs : le marché de l’emploi s’est repris, dans le Sud-Est comme au plan national. Une reprise dopée par certains secteurs, parfois liés aux spécificités de notre région. Une reprise qui se traduit, aussi, par la nature des contrats proposés. Etat des lieux de l’emploi dans les Alpes-Maritimes et le Var.

Tendance vertueuse

« Nous sommes dans un cercle plutôt vertueux. » Le constat est de Véronique Inquimbert, directrice territoriale déléguée Pôle Emploi Var. Son constat s’appuie sur « les principaux indicateurs économiques », qui « sont au vert ». Dans le Var, les effectifs salariés ont augmenté de 2,1 % en un an (215 633 salariés recensés au 3e trimestre 2017), le chiffre d’affaires des entreprises a grimpé aussi (+4,9 % sur les neuf premiers mois de 2017), et les déclarations d’embauche ont bondi de 13,5 %. Une tendance plus forte en région Paca (13,8%) qu’au plan national (11,8 %). De quoi traduire « une inversion de tendance, qui devrait permettre une amélioration de la situation de l’emploi », décrypte Véronique Inquimbert. Dans les Alpes-Maritimes aussi, les effectifs salariés se sont étoffés. Mais dans une moindre mesure : +0,6 % en un an (265 700 salariés au 3e trimestre 2017). Les déclarations préalables à l’embauche, elles, ont nettement grimpé : + 22,8 % tous contrats confondus. « On observe une amélioration de l’emploi, mais dans des compartiments bien précis. Ce n’est pas homogène », constate Bernard Benitez, adjoint au responsable des affaires régionales de la Banque de France.

Secteurs porteurs

« Une tendance de fond, apparue en 2016, se dessine dans les services aux entreprises », atteste Bernard Benitez. Ce domaine « représente un emploi sur deux en Paca » et recouvre « une kyrielle de secteurs : transport, logistique, information-communication, publicité, ingénierie-maintenance, nettoyage industriel, location de véhicules... » Dans le Var, les services administratifs et de soutien aux entreprises représentent 38 % des embauches en 2017 (+17 %), contre 15 % pour l’hôtellerie-restauration et 13 % pour la santé et l’action sociale (+ 7 % dans les deux cas). Même tendance dans les Alpes-Maritimes pour les services administratifs et de soutien aux entreprises (39% des embauches, +21,3 % en 2017), suivis là encore par l’hôtellerie-restauration (21% des embauches, +22,7 %) et le commerce (6 %, +21,6 %). Si ces nettes progressions peinent encore à booster l’effectif global des salariés, c’est qu’« on partait de très bas », rappelle Olivier Cambier, chargé de communication à la direction territoriale Pôle Emploi AlpesMaritimes. Il relève « une envolée dans le secteur du tourisme, où il y a une véritable reprise » . Un vrai motif de satisfaction, après une année 2016 où l’attentat de Nice avait, aussi, affecté la fréquentation touristique.

Recrute tous azimuts

Autre point positif : la progression des contrats dits “durables” (CDI et CDD de plus de 6 mois). Dans le Var, ces contrats ont représenté 21 % dans l’hôtellerierestauration en 2017, soit +18%. 18 %, c’est leur part dans le commerce et la réparation automobile (+ 25%). Et dans le BTP, leur part, certes faible (10,6 %) a nettement augmenté : +36%. « Cela traduit un réveil du bâtiment, et cela s’inscrit dans la dynamique positive générale, explique Véronique Inquimbert. C’est visible à l’oeil nu. En témoigne le projet de Bois-Sacré, qui va accueillir Monaco Marine à La Seyne. » Côté Toulon, une « multiplicité de chantiers » en 2017 a représenté, plutôt qu’un grand plan de recrutement, autant d’opportunités d’emploi. « Multiplicité ». Le mot revient en écho de l’autre côté de l’Estérel. Olivier Cambier évoque, dans les A.-M., une multitude « de petites actions locales. Brut Butcher recrute une centaine de personnes pour ouvrir à Grasse, Enedis et GrDF recrutent tout au long de l’année, la Mutualité française recherche des assistants dentaires, la Caf 06 recrute une soixantaine d’agents administratifs, des chauffeurs de poids

lourds et de bus sont recherchés aussi... D’autres secteurs sont en constante recherche de profils, tels le numérique, qui recrute des salariés hautement qualifiés. » Il cite encore trois grands chantiers aux airs de locomotives : l’extension de Cap 3000, le Grand Arénas, le projet Diamant à Nice. Si les contrats durables progressent, l’intérim aussi. Tous secteurs confondus. Or, pour Bernard Benitez, « c’est un signe avant-coureur de l’amélioration de l’emploi dans un territoire. La confiance d’un chef d’entreprise n’est pas acquise immédiatement. Il fait appel à l’intérim parce que son carnet de commande augmente. Une fois que c’est stabilisé, il peut recruter des salariés et investir. » Pour Véronique Inquimbert, tous ces indicateurs traduisent « une reprise de confiance de la part des entreprises, notamment les petites, avec une vision certainement plus optimiste de l’avenir. »