Monaco-Matin

Jusqu’à la garde : un drame familal glaçant

- PHILIPPE DUPUY jpdupuy@nicematin.fr

L’histoire

Le couple Besson divorce. Pour protéger son fils d’un père (Denis Ménochet) qu’elle accuse de violences, Miriam (Léa Drucker) en demande la garde exclusive. La juge en charge du dossier accorde une garde partagée au père qu’elle estime fiable. Pris en otage entre ses parents, Julien (Thomas Gioria) doit se soumettre aux visites hebdomadai­res chez son père. La peur au ventre...

Notre avis

Ce pourrait être un drame familial comme le cinéma français et la télévision nous en dispensent avec largesse : atone, mal dialogué et dégoulinan­t de pathos. C’est tout le contraire. Un film sec comme un coup de trique, sans la moindre once de gras, qui vous prend à la gorge dès la première scène et ne vous lâche plus jusqu’à la fin. Un drame qui ose les codes du thriller, sans jamais verser dans le spectacula­ire. Tout est dans les regards, les non dits, la peur qui suinte de tous les pores. Il a pourtant un regard si doux et semble si aimant ce père au physique de bon nounours, génialemen­t campé par Denis Menochet. Et la réserve de la mère (Lea Drucker, bouleversa­nte) que cache-t-elle : la peur ou la manipulati­on? Cet enfant (Thomas Gioria, hallucinan­t de justesse) que craint-il de parents si visiblemen­t aimants? Jusqu’au final, digne de Shining, ces questions restent en suspens. Le rideau tombe comme un couperet et, dans le noir, on peine à reprendre ses esprits. Quelle mise en scène ! Quels acteurs ! Quel film ! Le réalisateu­r s’appelle Xavier Legrand. C’est son premier long, mais il porte déjà bien son nom.

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