Jean-Louis Grinda : « Je suis de facto l’adversaire n° de Stéphane Valeri»
Au lendemain du débat qui a opposé ses concurrents, la chef de file d’Horizon Monaco – en meeting ce soir à la salle Gaston-Médecin – affirme avoir un projet fort sur le logement à dévoiler
Des regrets de ne pas avoir pris part au débat ? Aucun regret ! Je reste sur l’idée qu’un débat à trois me semblait plus démocratique [Béatrice Fresko-Rolfo est l’invitée de Radio Monaco, ce matin à heures, NDLR]. Ces messieurs se sont entendus pour me sortir de là. Sur le fond, j’ai entendu M. Valeri dire qu’il avait été maltraité sept ans au gouvernement et demander un job. Et j’ai écouté M. Grinda dans ses postures, parler de lui, comme d’habitude. Je rejoins quand même l’idée de Stéphane Valeri de légiférer sur l’organisation d’un débat pour la prochaine campagne. Pour éviter que ce sketch de débattre à deux quand il y a trois listes concurrentes ne se reproduise.
Sur le logement, vos concurrents ont annoncé des visions divergentes. Quelle est la vôtre? M. Valeri prévoit six mesurettes. M. Grinda a un projet utopique qui pourrait coûter plus d’un milliard d’euros. Chez Horizon Monaco, nous sommes plus raisonnables. Nous présenterons d’ailleurs ce soir, en meeting, un Primo! additionnait hier les connexions en direct et les « replay »… Au total, presque 24 heures après le lancement du débat qui a opposé Stéphane Valeri à Jean-Louis Grinda, le site de Priorité Monaco Primo! totalisait 1 314 vues à 18 heures. Ajoutées aux 1042 vues du site d’Union monégasque, le succès n’est pas uniquement un ressenti mais bel et bien une réalité. Alors, bien sûr, le leader est satisfait : «Je ne peux donc que regretter l’absence de la tête de liste Horizon Monaco qui a refusé le face-àface, qui est la forme la plus démocratique pour débattre. J’ai apprécié cet échange qui a préservé un respect mutuel même si nous avons JeanLouis Grinda et moi-même des divergences profondes. » Des divergences de « style » comme a lancé élégamment Jean-Louis Grinda au micro lundi soir. Et quand, hier, le leader d’Union monégasque le taxe de « populiste », Stéphane Valeri explique que son mouvement n’est «ni projet réaliste. Il faut agir sur la mobilité dans le parc domanial, mener une étude prospective à vingt ans pour cerner nos besoins. Et respecter aussi les demandes de changement qualitatives. On ne peut pas tous avoir la vue mer, mais il peut y avoir un roulement sur des appartements, que certains ne veulent pas conserver pour ne pas avoir une vue face à un mur. Notre vision est appuyée sur des chiffres. Un élu sortant de la liste UM m’a dit, “la politique c’est un peu mentir”. Ce n’est pas ma conception, qui est de dire la vérité, de proposer des choses raisonnables et réalisables.
On vous reproche de ne pas avoir négocié des logements domaniaux sur l’extension en mer… J’ai entendu et répondu de nombreuses fois. Une soulte a été négociée dans ce dossier pour construire l’Annonciade II, avec un projet domanial de plus de logements. En plus, cette extension va rapporter une TVA plus que conséquente au pays, qui permettra des actions en faveur des Monégasques. Stéphane Valeri et quelques colistiers, hier matin, au QG de campagne. (Photo J.D.)
conservateur ni réformateur », qu’il « défend les intérêts des Monégasques ». « Primo! est dans le pragmatisme. Nous avons un programme applicable, concret et complet. Jean-Louis Grinda fait du spectacle. » Il en veut pour preuve « le projet de raser le stade LouisII pour faire des logements pour les Monégasques ou faire des immeubles domaniaux sur une extension en mer ; on ne sait plus trop… » Quant à Béatrice FreskoRolfo et ses propositions sur La tête de liste d’Horizon Monaco prépare son meeting, ce soir, salle Gaston-Médecin. (Photo Jean-François Ottonello)
Réduire en disant qu’il n’y a pas d’immeuble domanial dessus, c’est une volonté de diviser.
Autre achoppement du débat, l’interruption volontaire de grossesse. Votre point de vue ? En juin , je prenais déjà
le logement, Stéphane Valeri note que «sur ce point, comme sur les autres, c’est le vide. Le bilan d’Horizon Monaco, c’est trois cents familles qui ne sont pas logées comme elles le souhaitent. » Guillaume Rose insiste: «Chez elle, il n’y a pas d’idées. L’idéologie n’est même pas présente. Quant à Jean-Louis Grinda, c’est un agitateur d’idées, brillant mais très seul. On a le sentiment qu’il manque une équipe derrière sa faconde. »
position sur ce projet en parlant de prévention et de planning familial. Dépénaliser ne veut pas dire légaliser, je ne pense pas que cela mette en péril notre Constitution. Il faut agir pour les femmes, en dépénalisant cet acte car une femme risque six mois à Au lendemain du débat retransmis en direct et qui l’a opposé à Stéphane Valeri, Jean-Louis Grinda se dit « heureux ». « Heureux d’avoir pu débattre », « heureux d’avoir lancé cette idée » et d’être parvenu à la concrétiser. La tête de liste Union monégasque est également satisfaite d’un face-à-face, qu’il juge, « pour l’avoir vécu », comme « la meilleure formule ». Alors quand il s’agit d’évoquer Béatrice Fresko-Rolfo et un débat qui aurait pu avoir une autre forme avec Horizon Monaco, il sourit : « Elle a disparu dans le triangle des Bermudes. Madame Fresko n’a pas été exclue. Elle s’est sortie toute seule. Ce qui est le plus grave, c’est qu’elle a fait disparaître les qui la suivent et a disqualifié son équipe toute entière. » Face au nombre de vues en direct puis en replay annoncés par Stéphane Valeri trois ans de prison en pratiquant un avortement. Un avortement c’est un cas de conscience qui appartient à la seule personne qui le subit. La prévention restera la meilleure arme. Dépénaliser, de surcroît, ne veut pas dire créer une structure médicale.
Quel sera le premier dossier sur votre bureau si la liste Horizon Monaco est majoritaire ? Nous mettrons en route tout de suite un programme de logement. Et demanderons l’anonymisation des demandes d’attribution de logements domaniaux. Il n’y a pas besoin de légiférer pour cela, et ça peut être rapidement mis en place.
Votre état d’esprit dans ces derniers jours de campagne ? Nous allons resserrer nos forces. On continue à être sur le terrain, à répondre aux questions des Monégasques. Nous sommes dans un objectif d’information et de transparence. Notre liste est belle, je suis heureuse d’avoir fédéré cette équipe autour de moi. Cette liste, c’est ma fierté ! et Jean-Louis Grinda – vues sur leur site respectif, il est évident que ce rendez-vous était attendu. « Les gens ont pu se rendre compte à quelles personnalités ils avaient affaire. De Stéphane Valeri ou moimême, personne n’a perdu. Je pense y avoir gagné une légitimité. La légitimité de la liste ne peut en aucun cas être remise en cause. Aujourd’hui, je suis, de facto, l’adversaire n° de Stéphane (Photo Jean-François Ottonello) Valeri. » Alors, quand il est taxé d’ « artiste du spectacle » par son opposant, il se lasse : « Stéphane Valeri commence à le dire un peu trop. Il faut se méfier du comique de répétition. C’est le procès en incompétence. Pourquoi pas un délit de sale gueule ? Stéphane Valeri utilise toutes les ficelles du populisme. Je suis le seul à m’opposer au danger de son programme. »