Une Préhistoire complètement foot
Après avoir fui le labyrinthe et découvert un monde en proie à un dangereux virus qui transforme lentement les humains en Préhistoire, quand les dinosaures et les mammouths parcouraient encore la terre. L’histoire d’un homme des cavernes courageux, Doug, et de son meilleur ami Hognob, qui s’unissent pour sauver leur tribu d’un puissant ennemi. Assagit Nick Park ? Peutêtre… Moins décapant que dans ses précédents longsmétrages, Chicken Run et Wallace & Gromit : le mystère Navet Dans la grande lignée des sagas pour adolescents adaptées de best-seller, Le Labyrinthe s’en sort avec les honneurs. L’entreprise n’était pas gagnée : Divergente fera l’impasse sur les salles obscures pour se conclure sous la du lapin Garou ,son Cro Man n’en demeure pas moins un petit bijou de finesse qui se savoure sur la durée. Fidèle à sa technique de pâte à modeler qui donne à ses personnages et ses décors un cachet unique, l’artiste britannique délivre en cette année de coupe du Médiocre monde, une parabole pertinente sur l’évolution des moeurs …à travers le prisme du football ! Esprit d’équipe, corruption, cohésion sociale, règles (souvent bafouées), multiplication des produits dérivés, euphorie, coups francs et coups pas francs, égalité homme / Moyen femme, nécessité de laisser l’esprit brutal au vestiaire, volonté privilégier le beau jeu tactique… rien ne manque à l’appel. Certes mieux vaut aimer le sport si cher à Maradona pour apprécier à sa juste valeur le dernier bébé du fondateur du studio Aartman, mais son inventivité Bon déborde et la faculté à jouer sur les anachronismes est stupéfiante. Le mélange des époques : homme de Cro-Magnon et époque romaine fait des ravages et quelques séquences sont d’ores et déjà des classiques. On citera l’invention du ralenti par l’utilisation des marionnettes, un vol de ballon haut en couleur… et le massage d’un politique assuré par un Crochon farceur ! Bourré de références et bigrement intelligent, la double couche indispensable à tout film d’animation fonctionne à plein régime… au point que les parents pourraient bien prendre encore plus leur pied que leurs gosses, qui ne manqueront pas de rire devant les facéties d’un lapin moqueur adepte des ombres chinoises ou de trembler devant l’arrivée d’un canard géant mangeur d’hommes.