Monaco-Matin

DÉCÈS DE CHARLY MARCHETTI Un gardien s’est envolé

- PHILIPPE CAMPS

Fils de Nice, enfant du quartier Saint-Roch, Charly Marchetti est mort mercredi des suites d’une longue maladie. Il avait 75 ans. « Je perds un grand copain. Charly, j’ai joué avec lui à Cannes et à Nice. C’était un excellent gardien de but et un brave mec », souffle Charly Loubet autre figure des années 60-70. Les deux Charly ont marqué le football azuréen. Charly Marchetti a défendu le but de l’AS Cannes et celui de l’OGC Nice, mais son club de coeur restait le Cavigal. Le Cavi de Bob Rémond. Son Cavi chéri. Là où tout a commencé. Sa carrière de footballeu­r comme sa vie d’homme. Charly Marchetti n’a jamais oublié les valeurs du Cavigal. Après, il a joué à Cannes (1960-1963), à Nice (19631967), à Ajaccio (1967-1968) puis de nouveau au Gym (1968-1972). Il porta aussi le Bleu de l’équipe de France militaire et celui des Espoirs. « Il était vif. Il allait vite au sol et était excellent sur sa ligne. Je me souviens qu’il avait eu un souci à une main, sinon il aurait été encore plus haut », affirme Charly Loubet.

Presque buteur...

Les Niçois qui montaient au Ray le samedi soir ou le dimanche après-midi se rappellent de ce goal à la mèche soignée et aux gestes efficaces, si élégant dans son maillot vert ou rouge vif. À l’époque, Charly Marchetti touchait moins de 1000 francs par mois. Les footings se faisaient parfois à Gairaut et se terminaien­t par une partie de boules et un pan-bagnat. C’était l’époque des longs déplacemen­ts et des grandes amitiés. Personne n’aurait osé parler de football avec gravité. Raconter Charly Marchetti, c’est aussi s’arrêter sur un Nice-Nantes saison 70-71. A la 32e minute, un dégagement du gardien niçois sème la confusion dans la défense nantaise. Osman et Rio, les centraux, se gênent. Fouché est trompé : 1-0. Sur les archives, le but est donné à Rio contre son camp. Dans les têtes, c’est Charly qui a ouvert le score. Le Gym s’imposera 3-1. La plume de Julien Giarrizzi, ancien journalist­e de NiceMatin, écrira l’histoire qui elle nourrira la légende. Poussé vers la porte en 1971 par Roger Loeuillet, Charly Marchetti en a longtemps voulu au président du Gym. Il méritait une autre sortie. Marchetti parti, un autre enfant du Cavigal allait éclore : Dominique Baratelli. Charly continua à se faire plaisir chez les amateurs (Rocheville) avant de ranger les gants. Dans son bar-tabac de SaintRoch, il servait aussi de fameuses anecdotes. Aujourd’hui, un stade du quartier porte son nom. Le plus beau des hommages. Mercredi 14 février, à 9h45, son épouse, son fils et ses amis lui diront au-revoir à l’église Saint-Roch. Un quartier populaire. Comme lui. (Photos R. Ray et DR)

 ??  ?? « Voir le Ray disparaîtr­e me fait mal » disait Charly le nostalgiqu­e.
« Voir le Ray disparaîtr­e me fait mal » disait Charly le nostalgiqu­e.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco