Monaco-Matin

Arrêter de danser

Ce soir à Hyères (20h30), les Sharks doivent gagner pour retrouver de la stabilité

- VIVIEN SEILLER

Honnêtemen­t ? On ne sait plus vraiment sur quel pied danser ni comment les présenter. Tantôt Docteur Jekyll. Tantôt Mister Hyde. Ces Sharks-là usent du contre-pied comme personne. Vous les attendez à gauche ? Ils déboulent à droite. Vous les pensez conquérant­s ? Ils se montrent décevants. En clair, ils font preuve d’une sorte de schizophré­nie franchemen­t compliquée à discerner. Le problème, c’est que même leur entraîneur semble parfois ne pas comprendre leur comporteme­nt. Face à Châlons-Reims, vendredi dernier, Antibes semblait avoir une certaine marge de manoeuvre pour l’emporter. Fausse idée. La bande à Paul Rigot a réussi à dégoupille­r et le CCRB en a profité pour rafler la mise (82-92). De quoi agacer un Julien Espinosa à la recherche de stabilité dans les performanc­es. « On sort d’un mois de janvier moyen et il faut qu’on arrive à faire plus que ça pour gagner à Hyères face au HTV (ce soir à 20h30), assure-t-il. Ça dépend surtout de nous. » Reste à savoir de quel « nous » il s’agira au moment d’entrer sur le parquet. Si c’est le groupe investi, motivé et appliqué pour s’imposer, l’affaire devrait bien rouler. Pour le derby, déjà. Mais surtout parce que le duel du soir peut permettre aux Sharks de rejeter très loin un concurrent direct dans les eaux du maintien. Un bref coup d’oeil sur les dernières semaines varoises laisse d’ailleurs penser que l’escouade antiboise ne doit pas hésiter. Enfoncer un peu plus un HTV miné par une glaçante série de neuf défaites en dix matchs.

Eviter le pile ou face

Mais Julien Espinosa jure ne pas s’y attarder, préférant focaliser son attention sur la réaction d’un groupe revanchard. « On a bien travaillé mais la réalité de l’entraîneme­nt n’est pas comparable avec celle du match, assuret-il. J’attends de voir comment le groupe va aborder ce match en terme de mentalité et d’attitude. Si on produit ce qu’on a produit sur les quatre derniers matchs, on placera encore notre destin sur un coup du sort et ce n’est pas ce qu’on veut. » Oui. Les Sharks ont les moyens de s’en sortir sans avoir recours au pile ou face. Mais il faudra montrer bien plus de variété pour s’éviter le jeu de la pièce en au mois de mai. Miser sur la chance et le hasard n’aurait rien de rationnel au vu du potentiel d’un groupe talentueux. Encore faut-il l’exprimer quand la bataille est lancée. « On a passé le cap de l’organisati­on, il faut maintenant passer le cap de l’intensité. C’est une question d’automatism­es et d’habitudes de travail. Ce n’est pas en une ou deux semaines qu’on peut créer notre niveau. Il y a du mieux à l’entraîneme­nt mais je suis très vigilant. Ça ne sert à rien de dire que je suis satisfait de ce que les joueurs ont produit à l’entraîneme­nt. Ce n’est pas ce qui compte. »

Trouver la cadence

Méticuleux et préventif, Julien Espinosa ne connaît que trop bien son groupe pour savoir qu’il est capable de faire fausse route sans qu’on le sente venir. Mais si l’orchestre trouve la cadence et parvient à réciter sa partition, le HTV pourrait bien perdre pied comme à l’aller (83-79). De toute

façon il n’y a pas le choix. Il faut être prêt à relancer la machine chez un voisin varois grippé malgré ses shooteurs de qualité (Cowels, Anold...). « Ce sont des gens qu’on connaît, qu’on joue beaucoup. C’est un match important pour le classement et cette importance-là prime sur le derby » pense Espinosa. Ce soir, peu importe la raison. Les Sharks doivent être animés par la même idée : gagner !

Le groupe antibois : #1 Harvey,#6Yarou,#10 Blassingam­e,#13 Rigot, #18 Diarra, #22 Kouguère, #30 Prince, #44 Sanford, #55 Zerbo, #99 Wiscart-Goetz.

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(Photos Sébastien Botella) Jerel Blassingam­e, métronome antibois.

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