Monaco-Matin

Laffont ouvre le compteur avec de l’or

Martin Fourcade ayant manqué le coche, c’est la jeune spécialist­e des bosses Perrine Laffont qui a ouvert le compteur de la France en beauté : médaille d’or !

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On attendait Martin Fourcade, son immense expérience et son palmarès XXL, et c’est finalement la skieuse de bosses Perrine Laffont, 19 ans à peine et trois succès en Coupe du Monde, qui a offert hier à l’équipe de France sa première médaille des Jeux olympiques d’hiver 2018. Et elle est en or. Il s’en est fallu de trois fois rien, neuf centièmes de point, mais ils ont suffi à la Française pour devancer la championne olympique en titre, la Canadienne Justine Dufour-Lapointe, et la Kazakhe Yulia Galysheva lors de la troisième et dernière manche de la finale. « C’est juste fou! Je l’ai rêvé tellement de fois, imaginé tellement de fois, visualisé tellement de fois, j’ai souffert tellement de fois que c’est pour ça que c’est juste un sentiment

incroyable », a-t-elle lâché en zone mixte, encore un peu abasourdie par son exploit. La Française est montée en puissance au cours de cette finale en trois morceaux, exigeante pour les nerfs et le physique: 6e lors de la première descente, 3e dans la deuxième et enfin première dans l’ultime run, celui qui vaut de l’or. Quand la dernière candidate en lice, la Canadienne Andi Naude, a chuté et perdu toute chance de médaille, la Pyrénéenne a eu une hésitation, le temps de vérifier que sa concurrent­e n’avait rien de grave. Le clan français, lui, exultait déjà. Surdouée de la discipline, vice-championne du monde en 2017 et actuelleme­nt deuxième au classement général de la Coupe du Monde, Laffont avait déjà crevé l’écran lors des précédents JO, à Sotchi en 2014.

« Tellement jeune »

À 15 ans, en Russie, l’âge limite pour participer aux Jeux, Laffont avait créé la sensation en signant le cinquième temps des qualificat­ions, à peine un mois après ses débuts en Coupe du monde. Avant de craquer et de passer à côté de la finale. Quatre ans plus tard à Pyeongchan­g, elle a affiché depuis son arrivée un mélange de stress et de confiance, pestant contre une neige en « béton », mais assurant toujours qu’elle avait « de la marge ».

Il faut dire que depuis Sotchi, elle travaille avec une préparatri­ce mentale qui lui donne des clés pour se faciliter la tâche dès qu’elle se pose des questions. Le talent et le profession­nalisme, donc, mais sa victoire d’hier est surtout l’aboutissem­ent d’une vie dans les bosses, poussée par un père et une mère passionnés de la discipline au point d’ouvrir un club dédié aux Monts d’Olmes, dans les Pyrénées Ariégeoise­s. « Je ne me rappelle même pas de mes premières bosses, j’étais tellement jeune », avait-elle confié quelques semaines avant les JO-2018, dans un entretien accordé à Niaux, en Ariège, dans la maison familiale.

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(Photos AFP et EPA/MAXPPP) Patronne des bosses à Pyeongchan­g, Perrine Laffont a conquis hier son premier sommet olympique à  ans !

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