Monaco-Matin

Pourquoi Monaco va mieux

Moribond en novembre, l’équipe du Rocher semblait distancée par Lyon et Marseille dans la course au podium. Et puis la formation de Leonardo Jardim s’est réveillée…

- MATHIEU FAURE

AAngers, les hommes de Stéphane Moulin ont été francs après la rencontre, ils n’ont jamais affronté une escouade de Monaco de cette trempe, pas même l’an dernier. « C’est un PSG bis », avance le défenseur Romain Thomas après la rencontre. Drôle quand on sait que l’ASM ne faisait plus peur à personne en novembre. En janvier encore, l’équipe de Jardim semblait moins sereine derrière l’OM et l’OL. Et puis la machine s’est relancée. Comment ?

La terre du milieu

C’était l’une des forces monégasque­s de l’an dernier, ce milieu de terrain XXL et notamment son entrejeu Fabinho-Bakayoko. En début de saison, Fabinho traînait son spleen d’être resté sur le Rocher, Youri Tielemans – recrue phare de l’été – peinait à enfiler les chaussons de “Baka”, parti à Chelsea, et Joao Moutinho revenait d’une Coupe des confédérat­ions avec le Portugal. Meïté a bien essayé de se faire une place, sans succès. Le jeune N’Doram fait le boulot mais demeure encore trop tendre. Et puis Fabinho a retrouvé de sa superbe, Joao Moutinho a passé la seconde et Youri Tielemans s’est acclimaté à la Ligue 1. Moralité, ce trio semble, aujourd’hui, complément­aire et efficace. A Angers, les trois garçons sont impliqués sur chaque but. Hasard ou non, l’ASM va mieux depuis que ce trio roule ensemble.

Une équipe plus compacte

« On défend tous ensemble », lâche Andrea Raggi à la sortie du stade Raymond-Kopa. Un message qui ressemble à celui de Danijel Subasic au soir du match nul ramené du Vélodrome face à l’OM. « Quand on est compact, on est vraiment dur à bouger », analysait le portier croate. Trop fébriles défensivem­ent en novembre dernier au plus fort de la tempête (trois défaites de rang toutes compétitio­ns confondues), les champions de France ont resserré les rangs à tous les niveaux. Andrea Raggi, loin d’être un crack offensif côté gauche, est surtout le latéral qui défend le mieux. Fabinho a retrouvé de l’impact dans les duels, Rony Lopes verrouille mieux son couloir, c’est tout un tas de petits détails qui, mis bout à bout, rendent Monaco plus solide et plus homogène.

Un mental à toute épreuve

Le déclic a sans doute eu lieu dans les arrêts de jeu du derby contre Nice (2-2). Cette égalisatio­n tardive au coeur d’un match pourtant complèteme­nt raté confirmait l’idée que Monaco n’abandonne plus. Ce n’était pas le cas il y a trois mois où l’équipe baissait vite les bras (le match de Leipzig en était le symbole le plus criant). Depuis le derby, Monaco a réussi des matches incroyable­s d’un point de vue mental. On leur prédisait l’enfer à Marseille, ils ont brillammen­t répondu. Face à Lyon, alors qu’ils ont connu des moments compliqués (menés 2-0, puis réduits à dix pendant une mitemps), les Asémistes ont trouvé les ressources nécessaire­s pour courber le dos et l’emporter. Moralité, l’équipe a retrouvé un mental à toute épreuve. «Si on écoutait les commentair­es il y a deux semaines, l’équipe n’était pas si forte. Il faut voir le fond, la qualité était toujours là, c’était juste un peu mental. On a parlé avec les joueurs et on a repris confiance », a embrayé Vasilyev à Angers. Il a raison. La confiance a tout changé et Monaco fait de nouveau peur alors que l’effectif n’a pas changé. « Il y a un monde d’écart entre l’équipe que l’on a affrontée au match aller et celle d’aujourd’hui. Ce n’est plus du tout la même », concluait Stéphane Moulin, samedi soir.

Exister sans Falcao

C’était la grande interrogat­ion. Quand Falcao ne marque pas, qui prend le relais sur le Rocher ? Au PSG, Neymar, Di Maria et Mbappé continuent d’affoler les compteurs à côté de Cavani. A Lyon, Mariano peut compter sur Fekir, Depay et Traoré. Thauvin compose avec Germain, Sanson, Payet et Ocampos à Marseille. Mais à Monaco ? Qui derrière les 23 buts toutes compétitio­ns confondues du Colombien ? Pendant longtemps, le capitaine portait l’ASM seul sur son dos. Depuis plusieurs semaines, il est épaulé dans sa quête. Keita Baldé par ici, Rony Lopes par-là, Adama Diakhaby pointe son nez et puis à Angers ce fut Stevan Jovetic à la baguette. Absent encore plusieurs semaines, Falcao peut soigner sa cuisse sereinemen­t, ses copains assurent l’intérim avec brio. On l’espérait, maintenant on en est certain, cette équipe peut exister offensivem­ent sans Falcao.

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Youri Tielemans s’est acclimaté àlaL.

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