Monaco-Matin

Le rap US made in Monaco

Jeune rappeur monégasque d’origine américaine, Garfy compose, à seulement 16 ans, des morceaux inspirés de trap, hip-hop et instrument­ales mélodiques. Découverte

- THOMAS BOYÉ

Enzo Riera, AKA Garfy, un talentueux rappeur et instrument­aliste de seize ans, combinant flow made in US et lourdes basses entraînant­es, approche déjà les deux millions d’écoutes sur son compte Soundcloud.

La musique dans l’âme

Ce jeune Monégasque, d’origine américaine par sa mère, distille son talent artistique dès l’âge de cinq ans à l’académie de la Condamine, où il développe sa propre identité musicale. Aventure à laquelle il met un terme à ses douze ans. Sa musique et ses instrument­ales semblent déjà prêtes à accueillir une touche hip-hop. Un virage qui arrivera vers 15-16 ans. L’identité de Garfy prend alors toute son ampleur. Fan de BD depuis toujours et habile dessinateu­r, il emprunte son pseudo au célèbre et étrange chat orange Garfield qui, comme lui, n’aime pas les lundis. Il arrête donc l’école et se consacre entièremen­t à la création musicale sur laquelle il planche plusieurs heures, de jour comme de nuit. C’est depuis sa chambre et son home studio que naissent toutes ses production­s. Teintés de son humeur et d’égo trip, des morceaux comme Fade, Never Stop ou Cat in the hat reflètent parfaiteme­nt sa personnali­té.

Un style universel et viral

Entre claviers et software, il égraine ses lyrics en anglais. Les fruits d’une culture américaine qu’il affectionn­e, qui le passionne et de laquelle il s’inspire en écoutant des rappeurs mondialeme­nt connus tels qu’Eminem, Travis Scott, Trippie Redd ou encore XXX Tentacion. Inscrit dans leurs

sillons, il élargit son champ d’écoutes. Choix qui s’avère payant. Depuis la création de son compte Soundcloud en octobre 2017, Enzo Riera cumule les vues jusqu’à atteindre les deux millions. Un « buzz » dû à son titre Fade qui est repéré et posté sur une playlist hip-hop et rencontre un énorme succès en seulement quelques semaines. De là, sa « Fan base » se crée et s’exporte jusqu’aux États-Unis. Ce temple du hip-hop où le flow

prime sur les lyrics et c’est d’ailleurs outre-Atlantique que le rap du jeune monégasque trouve la majeure partie de son public. De nombreux amateurs ne demandent d’ailleurs qu’à travailler avec lui.

Un collectif, ses potes

Les facettes de Garfy ne se limitent pas à son rap ou ses morceaux en solo, c’est avant tout un beatmaker, et un bon. Il le prouve en produisant des instrus dans le collectif SCO Gang, créé à l’initiative

d’autres jeunes rappeurs de la Principaut­é comme THC, ELMC (Lawrence Charlton) et vAAAlium. « Enzo est vraiment très fort pour les instrument­ales, quand on collabore avec, il sait ce qu’il fait, il gère parfaiteme­nt la production sur logiciel », confie volontiers vAAAlium, rappeuse et amie de Garfy. Les tracks enregistré­s par le collectif découlent d’une bonne entente dans un groupe de potes, avant tout, mais aussi d’un travail sérieux où chaque rappeur amène sa pierre à l’édifice. Le SCO

Gang devrait d’ailleurs faire parler de lui, notamment avec un projet en cours rassemblan­t tous les membres du collectif pour un featuring sans frontières entre rap français et rap américain. Bientôt, Garfy portera également la casquette de réalisateu­r pour le futur clip de son morceau Fade. Une virée en voiture dans les rues de Monaco, pour un clip « posé », teinté de néons et de couleurs qui « s’estompent » dans la nuit au fil des basses et de la route.

 ??  ?? Les sons de Garfy approchent les deux millions d’écoutes sur son compte Soundcloud. (Photo Jean-François Ottonello)
Les sons de Garfy approchent les deux millions d’écoutes sur son compte Soundcloud. (Photo Jean-François Ottonello)

Newspapers in French

Newspapers from Monaco