Monaco-Matin

JEUX OLYMPIQUES SKI ALPIN (SLALOM) « Je n’ai rien à perdre »

Nastasia Noens s’élance la nuit prochaine pour ses troisièmes JO. La slalomeuse niçoise, seulement 28e des bilans mondiaux, va toutefois crânement jouer sa chance

- ROMAIN LARONCHE

Depuis plus d’une semaine, Nastasia Noens est arrivée dans le village olympique de PyeongChan­g. Pour ses troisièmes Jeux (après Vancouver et Sotchi), la slalomeuse niçoise a décidé de s’imprégner pleinement de l’ambiance coréenne. « A Sotchi, j’étais arrivée trois jours avant et repartie direct. Là, je vais rester une vingtaine de jours sur place. Ça m’a permis d’avoir cinq journées d’entraîneme­nt sur la piste, de me familiaris­er avec la neige. Au début, j’ai eu du mal, mais maintenant, j’ai trouvé mes réglages ». En clair, la licenciée de l’Inter club Nice veut mettre tous les atouts de son côté. Placés au coeur d’une saison pour l’heure difficile, ces JO peuvent totalement modifier l’année, voire la carrière de l’Azuréenne. « Je vais partir avec un dossard lointain, je n’aurai pas d’énorme pression. Je n’ai rien à prouver, ni à perdre. Et puis, la magie des Jeux fait qu’il y a parfois de petits miracles. Je vais tout faire pour en vivre un ». Ce qu’elle peut parfaiteme­nt faire. Il y a un peu plus d’un mois à Flachau en Autriche, “Nasta” signait une 9e place, et surtout le 3e temps de la deuxième manche. Son premier “top 10” depuis deux ans. Entre-temps, l’Azuréenne, qui fêtera ses 30 ans en septembre, a dû surmonter une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit (le 19 mars 2016 à SaintMorit­z). « C’était impossible à prévoir, se remémore Romain Velez, le responsabl­e de l’équipe de France technique, qui fut le premier préparateu­r physique de Nastasia à son arrivée chez les Bleues. Tout allait bien pour elle. Elle produisait son meilleur ski,

Quel objet vous ne pouviez pas oublier ?

« J’ai un bandana et un t-shirt qui me suivent partout. Ils n’ont rien de spéciaux, le t-shirt est noir, sans inscriptio­n, mais ils sont tout le temps dans mon sac et ont leur importance. Ce sont des cadeaux et ils sont comme un nounours pour moi ». les conditions étaient bonnes. A ce moment-là, elle était l’une des filles qui se rapprochai­t le plus de Shiffrin. C’est une blessure qui est arrivée au mauvais moment, à la fin de sa meilleure saison ». Depuis son retour à la compétitio­n, en décembre 2016, celle qui compte trois podiums en Coupe du monde n’a pas réussi à retrouver la même régularité en compétitio­n. « Je crois toujours en ses capacités à revenir parmi le “top 7” mondial, mais ça prendra plus de temps qu’elle ne le pensait », reprend le coach. « Pour l’heure, elle n’arrive pas à mettre la même efficacité et agressivit­é dans son ski. Techniquem­ent, ça n’a pas toujours été juste, mais Nastasia, c’est une guerrière, une battante. C’est sa force, elle ne lâchera pas comme ça. Et même s’il y a une nouvelle génération qui arrive, on voit que des filles comme Frida Hansdotter (32 ans) sont toujours devant. Je suis sûr que Nastasia a de belles années devant elle ». Ce renouveau vers les sommets peut-il commencer dès à présent sur la piste coréenne de Yongpyong ? «Il n’y a rien d’inaccessib­le. Sur ce qu’elle a fait à Flachau, il n’y avait rien de magique, elle était à sa place. Et là, elle s’est mobilisée à 100% pour les Jeux », analyse Romain Velez. « Après, faire une médaille, ce n’est pas très réaliste par rapport à son début de saison et à son dossard. Sauf que nous sommes aux Jeux, que l’aspect mental compte énormément, que certaines filles vont cogiter. Comme on dit, sur une course d’un jour, tout est possible ». La principale intéressée partage totalement cette philosophi­e. Pour elle, inutile de se poser trop de questions (Photo AFP) avant la course. « Tout peut arriver aux Jeux. Je m’accroche à cette idée, même si j’aurais aimé avoir plus de résultats concrets. C’est sûr que je partirai de loin. Je n’étais plus habituée à skier sur un terrain qui bouge pas mal (en première manche). Mais l’engagement sera le même. ça a toujours été mon point fort, ça ne changera pas, tout en gardant une bonne lucidité. En tout cas, je ne viens pas ici pour finir 10e ». Pour ce qui pourrait être sa dernière olympiade, la Niçoise ne veut pas finir avec des regrets. Et, avec un peu de réussite, celle qui fut la première skieuse des AlpesMarit­imes à monter sur un podium de Coupe du monde pourrait rééditer pareille prouesse sur une course olympique. La nuit prochaine (heures françaises). 1re manche : 2h15. 2e manche : 5h45.

“Cette

saison, il y a des filles qui sont supérieure­s à Nastasia en slalom. J’espère déjà qu’elle se fasse plaisir, qu’elle produise son ski. Elle partira outsider, mais on espère. Même si on sait que ce sera compliqué d’aller chercher une médaille, on y croit. Ce serait fantastiqu­e. ”

Paul Raybaud, président de l’Inter club Nice, qui veillera cette nuit et regardera la course avec les dirigeants et entraîneur­s du club. Comme le nombre de podiums déjà réalisés par Nastasia Noens en Coupes du monde : e à Crans Montana (..), e à Bormio (..), et Flachau (..). Une nouvelle épreuve fait son apparition aux JO, le “team event”, une compétitio­n par équipes nationales, où les skieurs s’affrontent sur des slaloms parallèles. Nastasia Noens fait partie de la sélection des Bleus ( filles,  garçons).

Quels sont vos rituels le matin d’une compétitio­n importante ?

« Je fais des coloriages avant les courses. Ça me destresse. Je prends mon calepin, mes crayons de couleurs et je les embarque dans mon sac de ski. Je mets plein de couleurs sur des habits, des modèles, en attendant la course ».

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Nastasia Noens, la meilleure chance tricolore. Slalom olympique
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