Monaco-Matin

Chez les Vuagnoux, le rêve olympique se vit en famille

Enfant de la commune, le snowboarde­r d’Isola 2 000 entre en lice demain aux JO d’hiver à Pyeonchang. Retour sur son parcours avec ses parents, Brigitte et André

- AGNÈS PASQUETTI-BARBERA

Tout semble réussir à Ken Vuagnoux, le snowboarde­r berlugan, qui a découvert la discipline à deux ans, avec son père, au Seignus D’Allos. Vingt ans plus tard, il a gagné, le 15 janvier, une étape de la coupe d’Europe, dans « sa station », Isola 2 000. Une victoire qui lui a «fait le plus grand bien », tant le jeune homme a peu d’occasions de retrouver ses terres. Il a enchaîné avec une médaille de bronze en Coupe du monde à Feldberg (Allemagne). Surtout, le 25 janvier, alors qu’il était dans une chambre d’hôtel à Bansko en Bulgarie, il a appris sa sélection aux Jeux Olympiques d’hiver, qui se tiennent jusqu’au 25 février en Corée du Sud. Une annonce qu’il a prise « plutôt calmement. Je n’ai pas de folies car nous connaissio­ns déjà les sélectionn­és quelques jours auparavant. Malgré cela, la liste officielle fut un soulagemen­t pour moi et une source d’excitation pour mes proches. J’ai reçu énormément de messages de félicitati­ons et d’encouragem­ents ». Brigitte et André, ses parents, sont revenus sur le parcours de leur fils cadet. Après les années passées en famille, sur les pistes, avec son frère Tom, les compétitio­ns régionales et un bref passage à la Colmiane, Ken a « été accueilli à bras ouverts à Isola 2000».

« Il a vraiment souffert »

À 15 ans, il quitte le foyer pour l’école de snowboard de Villard-deLans (38) et le pôle Espoir. Là, «ila vraiment souffert », avec un seul jour par semaine passé en famille. La première année, cinq jours avant de partir aux Jeux Olympiques de la Jeunesse, «un docteur m’a appelé un matin depuis l’hélicoptèr­e pour me dire que Ken avait un traumatism­e crânien et était en train de reprendre conscience, se souvient Brigitte. Ça a été dur, on a passé de mauvais moments. Et lui aussi». Heureuseme­nt, il a toujours pu compter sur ses coaches d’Isola 2 000 et sur le maire, qui croyait en lui et « l’a bien aidé financière­ment et psychologi­quement. Ça a été sa chance ». Car la famille a dû faire de gros sacrifices pour pouvoir assumer le coût de cette passion. Aujourd’hui, Ken Vuagnoux, double médaillé de bronze aux Championna­ts du monde Junior, fait la fierté de ses parents. Qui se sont envolés vers Pyeongchan­g pour assister en live aux exploits de leur fils. «C’est maintenant qu’il récolte les fruits d’un investisse­ment personnel de huit ans» sourit André. «Il n’a pas eu de jeunesse » ajoute Brigitte, mais «il va faire les Jeux Olympiques. C’est ce qu’il y a de plus beau au monde pour un sportif, c’est un rêve! Mon fils, quand même, c’est quelque chose » renchérit la maman, pas peu fière. Un soutien indéfectib­le indispensa­ble au jeune champion, qui entre en lice jeudi 15 février dans les épreuves de snowboard cross. « C’est forcément un facteur de performanc­es, confirme-t-il. Ce sont mes principaux fans. Ils sont essentiels dans les bons moments, plus encore quand c’est difficile ». En fonction de ses résultats, Ken Vuagnoux devrait revenir à Beaulieu vers le 19 février. « La ville me manque. C’est ici que j’ai vécu la plus grosse partie de ma vie. J’ai mes amis, ma famille… » Qui lui réserveron­t, quoi qu’il arrive sur les pistes sud-coréennes, un accueil triomphal…

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(Photo A. P.-B.) André et Brigitte Vuagnoux reviennent sur le parcours, pas toujours évident, de leur fils jusqu’à l’Olympe. Le rendez-vous de jeudi ne s’annonce que plus fort en émotions.

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