Bons pour le service
Si les contours de ce nouveau service sont encore bien flous, on sait au moins à quoi il ne ressemblera pas
L’idée est grande, belle et généreuse : « Donner à la jeunesse de France des causes à défendre, des combats à mener ». Du Macron pur-jus. Il faut dire que ce service national universel qui figurait en bonne place parmi ses promesses de campagne, le Président y tient particulièrement. Et si personne ne conteste véritablement l’objectif affiché avec sa détermination coutumière par Emmanuel Macron, les modalités de mise en oeuvre de ce « rendezvous pour toute la Nation » provoquent quelques désordres dans les rangs. Recadrant sans ménagement la ministre des Armées Florence Parly qui s’était un peu avancée en estimant vendredi que ce service universel « n’aura probablement pas un caractère obligatoire », le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a affirmé le contraire hier. Chaque année, à Français devront bel et bien effectuer ce service new look qui leur permettra, conformément à la volonté du Président de la République, «de s’engager dans les domaines social, environnemental, culturel ». Si les contours de ce nouveau service sont encore bien flous, on sait au moins à quoi il ne ressemblera pas. Aux yeux d’Emmanuel Macron, « il ne s’agit nullement de recréer le service militaire », enterré par Jacques Chirac sur TF un beau soir de février . Vingt-deux ans plus tard, à quoi doivent s’attendre les jeunes Français ? Les avis divergent et les rapports se contredisent joyeusement. Celui qui doit être remis demain -une semaine plus tôt que prévu- à l’Assemblée nationale pourrait s’éloigner assez sensiblement de l’idée initiale d’Emmanuel Macron. Jugée peu réaliste et trop coûteuse, l’hypothèse de plusieurs semaines de service dans des structures dédiées pourrait être remplacée par un « parcours citoyen » en trois étapes, dont deux dans le cadre de la scolarité des jeunes, avant leur majorité. La troisième, réalisée entre et ans, serait facultative. Comme souvent, il faudra attendre la remise d’un énième rapport fin avril, avant de connaître précisément les intentions du gouvernement qui compte lancer les premières expérimentations en et généraliser le système dès . Pas sûr pour autant que les jeunes Français, filles et garçons, soient particulièrement pressés d’être déclarés bons pour le service.