Monaco-Matin

Hors snow Le sport mais aussi les études

- PROPOS RECUEILLIS PAR ROMAIN LARONCHE

Jusqu’à début février, Ken Vuagnoux vivait un hiver difficile. Très éloigné de ses aspiration­s. Le Berlugan de 22 ans n’arrivait pas à marquer de gros points en Coupe du monde. Lui qui avait manqué de peu la qualificat­ion pour les Jeux de Sotchi a gagné sa place in extremis pour ceux de PyeongChan­g. Quatrième et dernier Tricolore retenu pour la Corée du Sud, le rider, touché par cette confiance du staff, a eu comme un déblocage psychologi­que. La Coupe du monde suivante, celui qui vit à 100 mètres de la mer l’a terminée sur le podium : troisième à Feldberg en Allemagne, alors que ses meilleures performanc­es remontaien­t à trois ans (8e à La Molina en mars 2015). Huit ans après Tony Ramoin (le bronze à Vancouver), le double médaillé de bronze mondial Juniors (2014 et 2015) espère apporter une nouvelle médaille au club de Back to Back d’Isola 2000.

Dans quel état d’esprit abordez-vous ces Jeux ? Je suis super content d’être là. J’ai bien pu me rendre compte de l’ampleur de l’événement. J’étais quasiment derrière Martin Fourcade lors de la cérémonie d’ouverture. C’était un moment fort, dans un stade plein. Une grande fierté.

Ce podium a dû vous rebooster ? Carrément. Avant ce podium, j’étais dans une “zone blanche”, j’enchaînais les déceptions, alors que j’étais en pleine possession de mes moyens. La confiance est arrivée pile au bon moment : à  jours des Jeux.

Avant cela, vous avez eu pas mal de pépins physiques qui vous ont gêné... Oui, j’ai eu pas mal de petites blessures : un syndrome rotulien au genou, des entorses au poignet et un traumatism­e crânien en fin de saison dernière qui m’a retardé dans ma préparatio­n. Mais ce n’est pas ça qui m’a empêché de faire des résultats. Depuis le temps, ce retard physique, je l’ai rattrapé et il y a des riders bien plus “cassés” que moi qui ont eu des bons résultats. Ce n’était pas une excuse.

Le podium, c’est désormais votre objectif ? Bien sûr. Maintenant que je l’ai fait, je suis prêt à aller le rechercher. Je vais donner le meilleur de moi-même pour y parvenir.

Votre président disait qu’il n’y avait que vous qui ne saviez pas que vous en étiez capable... J’ai réussi à la prouver à moi-même. Ce n’était pas évident. François (Olivier, son président) avait la larme à l’oeil quand je l’ai eu au téléphone après mon podium. Ça fait plaisir de voir qu’à Isola , les gens sont derrière moi. Mon coach (Kévin Strucl) me disait souvent : “tu en es capable, faut avoir confiance, ça va le faire. Mais ça ne rentrait pas”. Physiqueme­nt, j’ai progressé, mais mentalemen­t, je sais que j’ai des lacunes. J’essaie de les combler. Et ce n’est pas parce que j’y suis parvenu une fois que c’est acquis.

En équipe de France, vous côtoyer Pierre Vaultier (champion du monde, olympique et  fois vainqueur de la Coupe du monde). C’est mon but en tout cas, mais il n’y en a pas deux comme lui. Etre aussi polyvalent et tout le temps bon comme lui, j’en suis loin. Si je m’en rapproche, je suis déjà content. C’est en bonne voie, mais j’ai encore du boulot et quelques étages à franchir.

Comment avez-vous vécu l’ascension folle de votre jeune coéquipièr­e Julie Pereira ? Je la voyais encore comme une petite. La voir performer au niveau mondial m’a mis un bon coup sur les fesses. Je me suis dit “tu ne vas pas te faire dépasser par une fille de  (rires)”. Ses résultats m’ont aidé. Snowboardc­ross La nuit prochaine (heures françaises) : à partir de 3h (manche 1), finale à 6h45. Rendez-vous au Spot à Isola 2000 : Même si le décalage horaire avec la Corée du Sud (+ 8 heures) n’aide pas au suivi des Jeux, les Isoliens ont prévu de suivre la compétitio­n de Ken Vuagnoux ensemble, au restaurant le “Spot”, lieu habituel des riders. Rendez-vous à 5h30, pour supporter l’Azuréen à partir des 8es de finale. Ken Vuagnoux n’est pas seulement un membre de l’équipe de France de snowboardc­ross. Le rider est aussi en Licence  du “Management des unités commercial­es” à Annecy. Un programme chargé. Depuis le  janvier, il n’a passé qu’un jour chez lui à Beaulieu-sur-Mer.

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