Monaco-Matin

Elle communique avec les animaux par télépathie

Depuis deux ans la Villeneuvo­ise Hélène Sellier exerce une profession hors norme. Ancienne éducatrice auprès de jeunes enfants, elle est aujourd’hui communicat­rice animale

- PROPOS RECUEILLIS PAR MATHILDE TRANOY mtranoy@nicematin.fr

‘‘en Je me mets onde alpha Une communicat­ion d’âme à âme

Elle nous reçoit dans un appartemen­t du quartier des Maurettes, où elle vient tout juste d’emménager avec son compagnon, leur chien Ike, 4 ans, et leurs deux chats, Mali, 2 ans et demi, et Pacha, 7 ans. « Ike [qui me fixe depuis le début de l’interview] se demande ce que vous faites là alors je le lui ai expliqué. Mais celui qui a le plus à dire c’est Mali parce que vous ne lui avez pas dit qu’il était beau », m’explique Hélène Sellier tandis qu’installé sur l’accoudoir du canapé le chat semble m’ignorer. Elle en a fait sa profession. Une profession « hors norme » selon ses propres mots. Depuis deux ans, Hélène, 25 ans, ancienne éducatrice auprès de jeunes enfants en milieu scolaire, est communicat­rice animale. Cette jeune villeneuvo­ise parle avec les animaux par télépathie. Elle propose des séances à domicile ou par téléphone et organise des stages pour les particulie­rs. Pour quelles raisons les maîtres vous solliciten­t ? J’aide les humains – je n’aime pas le terme de maîtres, qui suggère une relation dominant/dominé – à comprendre leur animal de compagnie. À résoudre des problèmes de comporteme­nt dit inadaptés : aboiements, attaque... À déceler d’autres problémati­ques et les orienter vers les thérapeute­s capables de les aider. À accompagne­r les animaux en fin de vie et exaucer leurs dernières volontés. Comment devient-on communicat­rice animale? Faut-il avoir un don? Est-ce inné? Tout le monde peut communique­r avec les animaux. De la télépathie, nous en avons tous fait, quand nous étions bébé. Nous l’avons oublié. Pour ma part tout a débuté à la suite de décès de proches. J’ai commencé à avoir des ressentis. J’ai fait des rencontres. Les personnes décédées se sont manifestée­s à moi, la nuit. Je sentais leur présence. Nous avons échangé. Quand ça vous arrive il n’y a pas de doute. J’ai eu envie d’aller plus loin. J’ai cherché à me former. J’ai fait un stage avec Shaïna Lebeau, communicat­rice animale à Levens. J’ai travaillé un an avec elle puis j’ai décidé de me lancer. J’ai choisi les animaux mais de la même manière on peut communique­r avec les bébés (je l’ai fait à deux reprises), les enfants autistes, les personnes dans le coma ou décédées. Pour cela je ne suis pas prête. Ça me fait un peu peur.

Comment fait-on pour communique­r par la télépathie ? Je me mets en onde alpha. C’est comme de la sophrologi­e. Il faut être concentré, détendu, calme. Mettre le mental un petit peu de côté. Certains ferment les yeux. Moi non. J’écoute d’abord ce que l’animal a à me dire. Ensuite je lui demande pourquoi il a ce problème et je retransmet­s tout ce que l’animal dit à son humain. À force de pratiquer je passe facilement d’un état à l’autre. Parfois quand je marche dans la rue et que je croise un chien avec son humain il me dit : mais tu parles toi ? Peux-tu lui dire que ma laisse est trop serrée et que ça me fait mal. Alors je dis à celui qui tient la laisse : votre animal à l’air d’avoir la laisse un petit peu trop serrée. Je ne veux pas être intrusive. Vous fermez les yeux, le visage de l’animal se présente. Il peut ensuite vous envoyer une image, de douche par exemple, pour dire qu’il aimerait être lavé. C’est comme un film, les images passent. Il peut aussi envoyer un son, une odeur de gazon frais pour dire qu’il aimerait sortir par exemple. Vous pouvez également sentir une douleur sur une partie de votre corps. Je lui demande alors est-ce ta douleur ou la mienne ? Tout cela dépend de l’animal mais aussi de l’humain. Certaines personnes sont plus visuelles, pour d’autres c’est l’ouïe. Et par téléphone, comment faites-vous ? Je demande à ce qu’on m’envoie une photo par mail et nous convenons d’une heure de rendez-vous. Au téléphone, l’animal est à côté de son humain. Je me connecte avec lui, à distance. Comme c’est une communicat­ion d’âme à âme, les ondes vont où elles doivent aller. On ne peut pas se tromper. C’est la même chose pour l’animal décédé. Une photo de lui. En revanche je ne lui pose pas de question, pour le laisser tranquille. Je ne fais que l’écouter.

Que vous apportent ces échanges privilégié­s ? Contrairem­ent aux mots, qui peuvent être interprété­s, les messages transmis par télépathie sont sans ambiguïté. Les animaux sont dans le zéro jugement. Ils portent un amour inconditio­nnel à l’humain. Quoiqu’on fasse ils nous pardonnent. Ils parlent un peu d’eux mais beaucoup de leur humain, qu’ils ont envie d’aider. Ils ont beaucoup à nous apprendre. Ce sont nos guides. Quand on fait une communicat­ion avec un animal on est toujours dans l’échange d’amour. C’est magique. Mais plus tard j’aimerais aussi travailler avec les enfants autistes, à l’hôpital.

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(Photo M. T.)

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