Monaco-Matin

Meurtre aux Moulins : les tueurs présumés en prison

Trois hommes et une femme, interpellé­s à Marseille, ont été présentés au juge d’instructio­n hier à Nice. Parmi eux se trouverait le duo qui a assassiné Anylson G., le 15 décembre dernier

- C. C.

Dans l’univers obscur des règlements de comptes, les enquêtes restent souvent sans réponse ni coupable identifié. Celle-ci pourrait bien, au contraire, avoir été bouclée en un temps record. Il aura fallu moins de deux mois aux limiers de la crim’ pour remonter la trace des tueurs d’Anylson G., froidement abattu à Nice. Tueurs présumés, du moins. Car ces deux hommes de 25 et 31 ans, respective­ment soupçonnés d’avoir tiré et conduit le T-Max, sont restés silencieux face aux juges comme aux enquêteurs. Nice, 15 décembre dernier, 20 h 30. Anylson G., connu sous le nom de « Papa Doc » dans le quartier des Moulins, s’écroule sur le bitume de la place des Amaryllis. Ce père de famille de 32 ans vient de recevoir deux balles dans le dos. Un crime inexplicab­le pour ses proches. Ils lui rendront hommage une semaine plus tard, au même endroit, dessinant un imposant portrait de la victime.

Pistolet volé chez… un policier

Aux yeux des policiers, ce crime a tout d’un règlement de comptes dans cette cité où le trafic de drogue est actif. Saisie de l’enquête, la brigade criminelle de la PJ de Nice va remonter la piste des criminels, assemblant les indices que ceux-ci ont laissés dans leur sillage. Le soir des faits, le duo au scooter a pris la fuite en direction de Cagnes-sur-Mer, puis Vence. Les policiers y retrouvent le T-Max abandonné. Ils découvrent aussi l’arme qui a, vraisembla­blement, servi au crime. Un pistolet automatiqu­e de calibre 9 mm provenant d’un cambriolag­e chez… un policier. La police technique et scientifiq­ue réalise un précieux travail d’identifica­tion des traces. Travail qui vient s’ajouter aux constatati­ons, aux surveillan­ces physiques, à l’analyse des déplacemen­ts ou à l’exploitati­on de la téléphonie. Ces investigat­ions tous azimuts mènent les enquêteurs au dernier point de chute des fuyards : Marseille.

Cavale via la Tunisie et les Pays-Bas

Les tueurs présumés viennent en effet de renouer avec le sol français, ap0rès une cavale qui les a menés en Tunisie et aux Pays-Bas. Ils avaient traversé la Méditerran­ée au départ de Marseille. C’est dans la cité phocéenne, précisémen­t, qu’ils vont être interpellé­s. Les tueurs présumés y sont rejoints par deux connaissan­ces. Un homme et une femme suspectés de leur avoir prêté main-forte. Ils auraient assisté les fuyards dans leur cavale, fournissan­t une aide logistique, voire faisant disparaîtr­e certains indices compromett­ants. Samedi dernier, les brigades de recherches et d’interventi­on (BRI) de Marseille et Nice ont uni leurs efforts pour procéder au coup de filet dans la cité phocéenne. Les quatre suspects intercepté­s par l’antigang ont été transférés à Nice. À l’issue de quatre jours de garde à vue, ils ont été déférés devant le juge d’instructio­n hier après-midi.

Mutisme à ce stade

M. O., 25 ans, et H. Z., 31 ans, devaient être mis en examen pour assassinat en bande organisée. Le premier est identifié comme le tireur présumé, le second comme le conducteur du T-Max. Les deux autres suspects devaient être poursuivis pour recel de malfaiteur­s. Hier soir, ils ont été placés en détention provisoire, comme l’avait requis le parquet. Quel macabre scénario a pu conduire à cette issue tragique, voilà deux mois jour pour jour ? L’instructio­n pilotée par le juge Alain Chemama va tenter de l’établir en poursuivan­t ses investigat­ions. Les enquêteurs de la police judiciaire ont, d’ores et déjà, réuni un certain nombre d’éléments probants. Sollicités, les avocats de la défense, Mes Baudoux et Armani, Verrier, Gueniffey et De Surville, n’ont pas souhaité s’exprimer à ce stade. Adrien Verrier, avocat de H.Z., se borne à indiquer que son client « réserve ses déclaratio­ns pour plus tard ».

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(Photo Franck Fernandes) Un portrait géant de la victime avait été peint sur les lieux du drame, place des Amaryllis.

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