Monaco-Matin

À Toulon, Guillaume Pepy tente de rassurer les cheminots

Présent hier dans le Var pour présenter la stratégie de l’entreprise à près de 150 salariés, le président du directoire de la SNCF a également défendu sa gestion auprès de la CGT

- SIMON FONTVIEILL­E sfontvieil­le@nicematin.fr

Il est 10 heures hier, devant le palais Neptune. Blouson bleu marine et monture de lunettes noire, Guillaume Pepy, président du directoire de la SNCF, arrive devant le palais des congrès toulonnais. Dans la capitale varoise, il est venu présenter la stratégie de l’entreprise ferroviair­e à quelque 150 nouveaux embauchés et managers. Mais avant cela, il doit passer à travers une soixantain­e de militants et de responsabl­es de la CGT, venus des Alpes-Maritimes, des Bouches-duRhône et du Var, pour exprimer leurs préoccupat­ions.

Technicent­re niçois

Au menu des inquiétude­s des cheminots : la situation du ferroviair­e dans la région Paca, l’ouverture des lignes à la concurrenc­e ou encore la situation de la gare de triage de Miramas… Et ça tombe bien, car le patron de la SNCF a prévu d’y répondre. Du moins, en partie… Micro à la

main, Guillaume Pepy tient à marquer les avancées de la compagnie ferroviair­e dans la région : «On a divisé par trois le nombre de trains supprimés, tandis que la fréquentat­ion des TER a augmenté de 10 % en 2017!»

Et de rassurer usagers et employés… «Nous avons bien l’intention de continuer à exploiter la ligne NiceBreil sur Roya et d’acquérir de nouveaux trains. » Toujours au rang des bonnes nouvelles, « d’ici 2022, la SNCF et la Région vont ouvrir un technicent­re à la gare de Nice Saint-Roch», souffle Jean-Aimé Mougenot, directeur régional du géant ferroviair­e. L’aménagemen­t, dont le but est de rendre la Côte d’Azur plus autonome au niveau de la maintenanc­e des trains, devrait taper dans les 65 millions d’euros.

Défis

À en croire Guillaume Pepy, d’autres investisse­ments vont également s’inviter. «On va voir ce que va faire le gouverneme­nt sur le réseau existant, mais

des travaux doivent y être consacrés pendant dix ans. Et la SNCF a proposé d’augmenter de 500 millions d’euros par an les fonds destinés à la rénovation de ce réseau. » De l’argent devant également être injecté dans le fret, la gare de triage de Miramas pourrait bien tirer son épingle du jeu… Alors, les syndicalis­tes ont-ils été convaincus ? De prime abord, pas vraiment… «Vous avez sclérosé les outils de production, on est moins utiles et moins efficaces auprès des voyageurs ! », peste Michaël Albin, militant CGT venu de Nice, en interpella­nt Guillaume Pepy : « Donneznous les armes pour gagner la course de la mise en concur rence ! » Un autre, l’écharpe rouge nouée autour du cou, enchaîne

: «J’étais au matériel avant, vous nous avez coupé les moyens ! Il y a six mois, le tunnel de Monaco a été bloqué, il a fallu une journée pour le remettre en état. Avant, il n’aurait fallu que trois heures… » « Ce sont avant tout des annonces médiatique­s, estime Nathalie Marin, secrétaire générale de la CGT cheminots de Toulon et ses environs. Ces 500 millions vont surtout profiter aux prestatair­es extérieurs. » Quelques poignées de mains, et Guillaume Pepy disparaît dans le palais Neptune. « Il n’a pas réussi à négocier le désendette­ment, à relever les défis de la maintenanc­e et à préparer la concurrenc­e, soupire Michaël Albin. Et ça fait dix ans qu’il est là… »

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Guillaume Pepy s’est exprimé devant près de soixante cégétistes. (Photo Patrick Blanchard)

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