Un point faible pour le Gym
En offrant un penalty à l’adversaire pour la troisième fois de rang, des Aiglons peu inspirés n’ont pas réduit le retard sur le top 5 de L1. Cette succession d’erreurs devient trop pénalisante
Pas de penalty, pas de carton rouge ! » Lucien Favre a beau se répéter, ses joueurs ont bien du mal à respecter la consigne cette saison. En une semaine, la défense rouge et noire a concédé trois buts à la suite de fautes évitables dans la surface de réparation. Après Malang Sarr, contre Dijon (3-2) et le Lokomotiv Moscou (2-3), c’est Patrick Burner qui s’est montré naïf face à la percussion de Girotto (26’). « Il n’y a pas de danger du tout sur cette occasion, il faut faire attention de ne pas tacler dans les seize mètres. C’est un cadeau, regrettait Lucien Favre, en pointant la succession d’erreurs au départ de l’action. Une touche est a priori peu dangereuse, mais quand on la joue mal, elle le devient. Il y a des erreurs de position qui permettent aux Nantais d’entrer trop facilement dans la surface. En jouant la zone, on éviterait ce genre de choses. Savoir défendre à 1-0 c’est important. »
Punis par manque d’intelligence et de détermination
Son équipe n’a pas su le faire pour la seconde fois de suite. Pire, c’est la huitième fois sur ses dix derniers matchs qu’elle encaisse au moins un but. Et pourtant moins fringants dans le jeu que lors des 45 premières minutes de Coupe d’Europe, jeudi, les Azuréens ont pu compter sur l’homme le plus déterminé du vestiaire pour ouvrir la marque : Dante, qui s’est mué en renard des surfaces sur le centre de LeesMelou (6’). Irréprochable depuis plusieurs semaines déjà, le capitaine doit se sentir bien seul parfois. Tranchant dans le duel, intelligent dans le placement et la relance, le Brésilien montre souvent la bonne voie mais se retrouve rarement suivi. Le contraste est saisissant face à un collectif nantais médiocre balle au pied, mais tellement soudé dans l’impact et le repli défensif. Les Canaris n’ont gagné qu’une seule de leurs sept dernières rencontres de Ligue 1 (3 nuls, 3 défaites), mais ça suffit pour conserver la 5e place et quatre longueurs d’avance sur un OGCN à l’arrêt (9e). Claudio Ranieri est l’idole des Jaunes, ça se comprend. « On doit tout avoir si on veut voir une équipe, l’engagement est très important. C’est le b.aba », acquiesce un Lucien Favre admiratif des aspects athlétiques du bloc-équipe adverse mais déçu du manque de déstabilisation « en une ou deux touches» affiché par ses hommes dans une deuxième mi-temps maîtrisée en terme de possession. La mauvaise passe de Seri n’est pas étrangère à ces lacunes dans l’animation, comme dans l’application sur les coups de pied arrêtés obtenus à foison. Quatorze corners qui n’aboutissent qu’à deux véritables situations de but, c’est un Carnaval d’erreurs techniques. « Ils n’ont pas été bien frappés, sauf quand Cyprien est rentré » approuvera le technicien niçois. Bordeaux (dimanche), Lille (2 mars), Guingamp (11 mars), Paris (18 mars), un calendrier qui pourrait pousser le Gym à regarder derrière plutôt que devant. Parce que le 14e strasbourgeois n’est qu’à cinq points et que l’absence de Dante,
suspendu, ne sera pas comblée par le retour de Le Marchand (blessé) le week-end prochain. Trois jours après un déplacement à Moscou dont on n’attend plus grand-chose. A moins que ces Aiglons se révoltent enfin.