Monaco-Matin

Meurtre à Valdeblore : un suspect arrêté onze ans après

Un homme de 55 ans a été mis en examen mercredi pour complicité dans le meurtre de Marie Gilli, 88 ans. Le suspect numéro un, lui, s’est suicidé en prison

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

Cela ressemble à un cambriolag­e qui a très mal tourné. C’était le soir du 22 mai 2007. Marie Gilli, ancienne patronne de l’hôtel Le Mercantour à Valdeblore-Saint-Dalmas, figure de la commune, est retrouvée agonisante dans une mare de sang. Elle a eu le temps de déclencher une alarme. La vieille dame succombera quelques heures plus tard, grièvement blessée à la tête. Elle avait 88 ans. Elle a sans doute été frappée avec une hachette et une pelle trouvées sur place, mais également un couteau qui est resté introuvabl­e. Onze ans plus tard, l’enquête, qu’on croyait en sommeil, a connu un rebondisse­ment inattendu mercredi. Martial R., 55 ans, sans profession, originaire de la région parisienne mais dans les Alpes-Maritimes au moment du drame, a été mis en examen pour complicité de meurtre par un juge d’instructio­n de Nice. Le suspect avait été interpellé par les policiers de la brigade criminelle de la PJ en début de semaine et placé en garde à vue à Auvare. L’auteur principal de ce crime sordide n’a jamais été jugé. Jean-François M., 36 ans, résident à l’année du camping du village, arrêté quelques jours après le drame par les gendarmes alors chargés de l’enquête, a mis fin à ses jours en prison. Il a toujours démenti avoir une quelconque responsabi­lité dans cette agression criminelle qui avait bouleversé toute une commune. Il s’est pendu dans sa cellule à l’été 2008. Son ami et complice présumé n’est pas plus loquace. Il nie faroucheme­nt toute responsabi­lité même si ses multiples versions ont poussé un magistrat à le mettre en examen.

Remis en liberté

En raison d’une santé précaire, l’individu a néanmoins été laissé libre sous contrôle judiciaire. Les deux fils de Marie Gilli ignorent toujours pourquoi leur mère a été tuée. Cette femme unanimemen­t appréciée et reconnue dans la commune, était une femme de caractère. Veuve depuis 1996, elle vivait seule dans son hôtel, vaste bâtisse fermée en 2002 quand elle s’était résolue à prendre sa retraite. Elle ne gardait pas de valeurs à son domicile, n’avait pas d’ennemis. Au cimetière de Valdeblore, il est écrit sur une plaque de marbre : « Marie Gilli, lâchement assassinée »... dans cet hôtel qui était toute sa vie.

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(Photos François Vignola et DR) Marie Gilli,  ans, figure de Valdeblore, avait été sauvagemen­t agressée dans son hôtel en .

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