Monaco-Matin

Les péripéties des passagers d’un vol Nice-Strasbourg

Leur vol Air France devait décoller mercredi à 16 h 40 et ce n’est finalement qu’hier à 19 heures qu’ils ont embarqué. La compagnie a refusé de prendre en charge leur hébergemen­t

- STÉPHANIE GASIGLIA

e suis choquée, stressée. C’est incroyable la façon dont on nous a traités », peste Marie-Anne, 66 ans. Avec son époux, âgé de 67 ans, elle attend depuis mercredi après-midi de rentrer à Strasbourg. Leur mésaventur­e et celle des autres passagers, a débuté, mercredi quelques heures avant d’embarquer. Le vol prévu à 16 h 40 est retardé une première fois. Un problème technique fait valoir la compagnie. Mais le vol décollera à 18 h 45, assure pourtant Air France. On précise, toutefois aux passagers de venir, quand même, à l’heure initiale d’enregistre­ment. Frédérico, l’un des « naufragés » du vol AF53565, raconte : «Il y avait des personnes âgées, des parents avec des enfants en bas âge. Et mon dieu, quelle aventure ! ». Frédérico voulait rentrer à Strasbourg pour aller au chevet de son papa hospitalis­é... De 18 h 45, le vol est encore décalé. Cette fois à 19 h 55. Mais Air France maintient toujours que l’avion va bien partir. Sauf que, explique Frédérico, « les autres compagnies avaient annulé tous leurs vols les uns après les autres. On trouvait ça étrange ». Pourtant, assure-t-il, au comptoir d’Air France, toujours le même refrain : « Ne vous inquiétez pas ». Bien sûr, ils s’inquiètent. Tous. À raison : le vol partira finalement à 22 h 45, leur annonce la compagnie aérienne. « Ils nous ont donné un ticket repas », souffle Frédérico. Et vers 21 h 30, ce qui devait arriver, arriva. « On nous a annoncé que le vol était annulé». C’est là que ça se corse. « Ils nous disent ça au dernier moment, alors que tous les autres vols des autres compagnies étaient déjà annulés », peste Marie-Anne. Les voyageurs sont en colère. Car rien n’est prévu pour la nuit. Absolument rien ! « A Air France on nous a dit qu’on n’aurait pas de ticket pour l’hébergemen­t car l’annulation était liée (Photos archives Luc Boutria) aux conditions météos », assure Frédérico. Et surtout, « ils nous ont dit qu’il n’y avait plus de taxis et plus de chambres d’hôtel libres », renchérit Marie-Anne.

« Soi-disant les taxis ne roulaient plus»

« Air France nous a assuré qu’ils avaient demandé la mise à dispositio­n de lits de camp à l’aéroport et que l’aéroport avait refusé», grogne Fédérico. Marie-Anne et son époux ont tout de même tenté de trouver un taxi, alors que d’autres passagers ont dormi sur des sièges dans l’aéroport toute la nuit. Et ils n’ont eu aucun mal à en avoir un. « Soi-disant, les taxis ne roulaient plus ! Tu parles, il y avait bien des taxis et il y avait des chambres d’hôtel aussi. ». Ce qui a encore plus agacé les passagers, c’est que, selon eux, « dans la file des taxis, il y avait des gens dans la même galère, mais EasyJet leur avait fourni un bon de taxi et d’hébergemen­t ». Marie-Anne assène : « C’était beaucoup de stress, j’en ai eu de palpitatio­ns ». L’aéroport Nice Côte d’Azur, de son côté, explique que le chef du départemen­t passager a bien été sollicité par Air France, mercredi soir. « Nous ne mettons à dispositio­n des lits de camp que si les taxis ne circulent plus et s’il n’y a plus de chambres d’hôtel libres. Or ce n’était pas du tout le cas ». Et de confirmer : «Ils n’ont pas joué le jeu, là où d’autres compagnies l’ont fait, comme EasyJet ». Air France, contacté, n’a pas encore réussi à fournir d’explicatio­n. Les passagers du vol NiceStrasb­ourg, rebooké sur le vol de 16 h 40 hier, ont pu enfin embarquer. Mais vers 19 heures ! Des passagers lassés par ce long séjour au coeur de l’aéroport de Nice. Et bien décidés à demander des comptes à la compagnie aérienne.

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Leur vol est resté cloué au sol en raison des conditions météo.

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