Une sourde colère...
De Mahmoud Ghaffari (Iran). Avec Shabnam Akhlaghi, Zahra Bakhtiari, Shirin Akhlaghi. Durée : h . Genre : drame. Notre avis :
L’histoire HAIR
Trois jeunes sportives iraniennes sourdes et muettes sont sélectionnées aux championnats du monde de karaté, qui se déroulent en Allemagne. Les autorités iraniennes ne s’opposent pas à leur participation, à condition que la tenue réglementaire couvre leurs cheveux et leur cou. Mais le comité olympique n’accepte pas le port du foulard islamique...
Notre avis
Malgré un titre commun, Hair n’a évidemment rien à voir avec la comédie musicale seventies de Miloš Forman. Le réalisateur iranien Mahmoud Ghaffari, dont c’est le deuxième long-métrage, suit, caméra à l’épaule, les démêlés tragicomiques de ses trois héroïnes avec les autorités religieuses et séculières de leur pays. Doublement handicapées, parce que sourdes et femmes, elles ont beau essayer de se conformer à tous les diktats, en bonnes sportives disciplinées, on sent bien que leur combat est perdu d’avance. Mais elles ne renoncent jamais et le film, d’une forme d’abord essentiellement documentaire, glisse insensiblement vers un mode plus dramatique et fictionnel, avec une scène mémorable de pétage de plomb au cours de laquelle l’une des championnes se rase le crâne et se maquille outrageusement avant de ravager l’appartement que les trois filles occupaient pendant leur préparation sportive. Une explosion de rage pure qui fait du bien, y compris au spectateur. En plus d’une excellente interprétation, le film se distingue par sa capacité à transmettre les enjeux et les émotions sans passer par la traduction du langage des signes employé par les trois jeunes filles. À tel point qu’on oublie, après l’avoir vu, qu’elles étaient muettes.