Monaco-Matin

Un plan à  M€ pour favoriser l’égalité femmes-hommes

A l’issue d’un comité interminis­tériel qui a adopté plusieurs dizaines de mesures, le Premier ministre a appelé l’ensemble de la société à s’impliquer dans ce combat

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Le gouverneme­nt a appelé la société à « se saisir » de la question de l’égalité hommes-femmes, jeudi lors de la 41e Journée internatio­nale des droits des femmes, un « devoir » à la fois « politique et moral » pour Emmanuel Macron, dont les promesses en la matière ont été moquées lors d’un karaoké géant à Paris. « L’égalité hommes-femmes rend les entreprise­s plus performant­es et plus innovantes », a déclaré le chef de l’État en visitant à Paris Gecina, une société foncière présentée comme un modèle en matière de féminisati­on et d’égalité salariale. Le Président a annoncé la mise en place d’« un système de «name and shame»», qui consiste à rendre publics les noms des entreprise­s ne respectant pas leurs obligation­s légales, « parce que la stigmatisa­tion fait changer les comporteme­nts ».

Une cinquantai­ne de mesures

Peu auparavant, Édouard Philippe avait prévenu à l’issue d’un comité interminis­tériel que « la promotion de la culture de l’égalité entre les femmes et les hommes ne se fera pas seulement par des déclaratio­ns officielle­s, des discours ex catedra à l’école ». « Il faut que tous ceux qui ont quelque chose à dire dans la société s’en saisissent », a ajouté le Premier ministre en présentant « une cinquantai­ne de mesures » destinées à faire progresser l’égalité femmeshomm­es, dont une grande partie avait été annoncée ces dernières semaines. Quelque 420 millions d’euros de crédits sont prévus pour mettre en oeuvre ce plan, a-t-il précisé. « Paroles, paroles » : sur l’air de la célèbre chanson de Dalida, des militantes féministes ont moqué les promesses de l’exécutif, lors d’un rassemblem­ent de plusieurs centaines de personnes dans l’aprèsmidi, place de la République à Paris. « Paternel, Macron est bla bla bla », ont-elles chanté. Rubans blancs au revers de leur manteau, hommes et femmes s’étaient réunis à 15 h 40, heure à laquelle pour une journée théorique de 8 heures, les femmes ne sont plus payées, au vu de leurs salaires inférieurs à ceux des hommes. L’Assemblée nationale a suspendu brièvement ses travaux à cette heure symbolique.

Un « référent égalité »

Des rassemblem­ents ont également eu lieu dans tout le pays. Parmi les mesures annoncées par le gouverneme­nt, un « référent égalité » sera nommé dans chaque établissem­ent scolaire à la rentrée 2019. Contre les violences faites aux femmes, Édouard Philippe a annoncé que « 5 000 places d’hébergemen­t seraient garanties en 2018 » pour les victimes. Certains centres d’hébergemen­t seront spécialisé­s pour la mise en sécurité de demandeuse­s d’asile victimes de violences ou de traite. Une plateforme de géolocalis­ation des hébergemen­ts d’urgence des femmes victimes, accessible seulement aux profession­nels, sera développée pour les aider à trouver un refuge.

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(Photo AFP) Edouard Philippe entouré des membres de sons gouverneme­nt : (de gauche à droite : Marlène Schiappa, Mounir Mahjoubi, JeanMichel Blanquer, Muriel Pénicaud et Dominique Vidal.

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