La Pologne demande pardon aux Juifs chassés en
Le président polonais Andrzej Duda a demandé pardon, hier, aux Juifs chassés de son pays lors de la campagne antisémite de 1968, un geste salué par des personnalités juives et qui semble destiné à réduire les tensions avec Israël et Washington. Tout en soulignant que «la Pologne libre et indépendante d’aujourd’hui, ma génération, n’en portent par la responsabilité », Andrzej Duda, 45 ans, s’est adressé aux Juifs forcés à l’exil et à leurs familles : « Pardonnez, s’il vous plaît, pardonnez à la République, aux Polonais, à la Pologne d’alors, cet acte honteux. » Le chef de l’Etat a pris la parole sur le campus de l’Université de Varsovie à l’occasion du cinquantième anniversaire de la révolte étudiante de mars 1968 contre la dictature communiste, qui avait commencé à cet endroit par un rassemblement brutalement dispersé par la police. Cette révolte, soutenue par d’autres groupes sociaux, avait été suivie par une violente campagne antisémite, lancée par les autorités communistes, et l’exil d’au moins douze mille Juifs polonais. Le cinquantième anniversaire de ces deux événements survient à un moment où les relations entre Varsovie d’un côté, Israël, Washington et la diaspora juive de l’autre, traversent une crise, provoquée par une loi polonaise sur la Shoah. Destinée, dans l’esprit de ses auteurs, à défendre l’image de la Pologne du temps de la Seconde Guerre mondiale, la loi a été perçue par ses critiques comme une tentative de nier la participation de certains Polonais au génocide des Juifs. Dans ce contexte, le discours d’Andrzej Duda a été bien accueilli par Shevah Weiss, ancien président de la Knesset et ancien ambassadeur d’Israël en Pologne, qui y a assisté.