Monaco-Matin

Cousin s’invite à la fête

Le coureur de Direct Energie, échappé depuis le premier kilomètre, a su résister au retour du peloton. La bataille pour le classement général, en pause hier, va s’animer dès aujourd’hui vers Vence

- A SISTERON ROMAIN LARONCHE

Ce Paris-Nice devait laisser de la place aux baroudeurs. François Lemarchand, le directeur de la course, avait vu juste à l’évocation de la 76e édition de sa course au soleil. Après le succès de Jonathan Hivert, mardi à Châtel-Guyon, c’est son coéquipier et compatriot­e Jérôme Cousin qui a levé les bras, hier, dans le coeur de Sisteron. Pas grand monde n’aurait pourtant parié sur ce coureur de 28 ans, d’habitude voué au rôle d’équipier et dont le dernier succès (sur l’Etoile de Bessèges) remontait à plus de 5 ans. Ce passionné de golf, qui a affiché fièrement son index 15, s’est imposé grâce à ses jambes mais aussi sa tête. Parti dès le premier kilomètre, avec trois compagnons (Edet, Politt et El Farès), celui qui avait connu une saison 2017 quasi blanche chez Cofidis a réussi à revenir sur l’Allemand dans la côte de la Marquise à une dizaine de kilomètres de l’arrivée, pour le piéger un peu plus tard, en arrêtant de collaborer dans le final. « On avait encore 40 secondes à 2 km de l’arrivée, donc il aurait fallu rouler vraiment doucement pour ne pas sprinter pour la victoire, glissait-il au moment de commenter le plus grand succès de sa carrière. Une stratégie qu’il a mis en applicatio­n une fois lancé dans le circuit final. C’était soit je gagnais, soit on se faisait reprendre, ça ne changeait rien pour moi. On avait déjà gagné (avec Hiver), et j’avais assuré le maillot à pois. La semaine était réussie ». Politt s’est donc résolu à rouler tête baissée pour ne pas voir le peloton revenir sur eux. Et le coureur formé chez Bernaudeau a fini le boulot. Dans les rangs de Katusha, on ne décolérait pas une fois la ligne franchie, parlant “d’amateur” à propos du Français. « Katusha n’était pas content, mais ce n’est pas grave, c’est moi qui ai gagné, s’amusait le coureur installé dans la région lyonnaise. Je savais que j’avais des victoires comme ça dans les jambes, je suis content de l’avoir fait ». Avec fort belle manière, Cousin a offert hier un troisième succès en cinq étapes aux Tricolores (après Démare et Hivert). Un ratio exceptionn­el.

Cinq Français dans le “top ”

Mais à partir d’aujourd’hui, ce sont d’autres Français qu’on attend aux avant-postes. Car ce sont bien les trois dernières journées dessinées sur la Côte d’Azur qui vont bouleverse­r la hiérarchie. Luis-Leon Sanchez, le vainqueur de 2009, arriverat-il à conserver son maillot jaune jusqu’au bout ? Le chamboule-tout devrait commencer dès aujourd’hui dans ce final sinueux des gorges du Loup, agrémenté de deux bosses extrêmemen­t difficiles jusqu’à Vence. « Il n’y a pas une étape en particulie­r qui me fait peur, assurait le leader d’Astana. Les trois sont dures, tous mes rivaux sont en forme, donc Paris-Nice peut se perdre sur les trois jours. Et nous, nous allons tout faire pour garder ce maillot ». Cinq Tricolores peuvent encore espérer jouer les premiers rôles. Alaphilipp­e, 3e à 26’’, est le mieux placé. Mais Calmejane, Gallopin, Vuillermoz et Molard sont tous dans le ‘‘top 20” et pointent à moins d’une minute trente de Leon Sanchez. « Le vrai Paris-Nice va commencer, en plus on annonce du mauvais temps, salivait Rudy Molard, l’Antibois, qui a reconnu 4 fois le final du jour. « Samedi, c’est l’étapereine sur le papier, mais demain (aujourd’hui) ,ilpeuty avoir des surprises. Il risque d’y avoir de la course, ça ne va pas attendre les derniers kilomètres pour attaquer ». En clair, les choses sérieuses commencent.

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(Photos AFP et EPA/MaxPPP) Jérôme Cousin s’impose pour  secondes devant Nils Politt, son compagnon d’échappée, et résiste au retour du peloton.

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