Le prince Albert II intime
La veille de son soixantième anniversaire, le prince Albert II s’est longuement confié à Monaco-Matin. Il livre ici quelques conseils à ses enfants pour le jour où ils devront lui succéder au pouvoir
Dans un long entretien accordé hier à Monaco-Matin, la veille de son soixantième anniversaire, le souverain se livre sans détour sur sa vie. Le prince Albert II évoque ses souvenirs d’enfance et sa charge de chef d’État. Il partage également les conseils qu’il prodiguera à son fils Jacques pour lui succéder.
Le prince Albert II fête aujourd’hui ses ans. Hier matin, la veille de l’anniversaire de cet homme dans la force de l’âge, jeune papa et chef d’État expérimenté après douze ans de règne, le souverain a reçu Monaco-Matin dans le bureau d’apparat du Palais. Durant une heure et demie, avec la gentillesse qui le caractérise, il s’est livré sans détours, se retournant volontiers sur sa vie. Le prince Albert II évoque ici ses meilleurs souvenirs d’enfance et de jeunesse, dans laquelle on lit un attachement viscéral aux États-Unis, le pays de sa maman. C’est d’ailleurs en Californie qu’il relève le moment le plus marquant de son enfance, quand, à ans, il est parti, avec ses parents et ses soeurs, visiter Disneyland. C’est ensuite dans le Massachussets qu’il a ressenti pour la dernière fois « un grand sentiment de liberté ». Ce sont ses quatre années d’étudiant au Amherst College. Le plus américain des trois enfants de la princesse Grace et du prince Rainier III se penche aussi sur sa charge de chef d’État, la manière dont on s’y prépare. Il confie d’ailleurs les conseils qu’il pourrait donner un jour à ses enfants, singulièrement le prince Jacques, appelé un jour à prendre la relève. Il se penche enfin sur sa succession, qui interviendra « le plus tard possible ».
Vous aurez ans demain (NDLR : aujourd’hui). Quel effet cela vous faitil? Je n’ai pas vu le temps passer. Il y a des jours où j’ai la trentaine dans ma tête, et d’autres où j’ai l’impression d’avoir ans (rires). Plus sérieusement, j’aborde cette étape avec sérénité et décontraction. J’essaie de ne pas trop me focaliser sur le chiffre mais de rester en bonne santé et d’aller de l’avant. Je dois dire qu’avoir des enfants encore en bas âge à cette époque de ma vie m’aide à rester jeune. Lorsque le matin, en se réveillant, ils viennent sauter sur mon lit, c’est une joie incroyable. Tous les pères de famille en ont fait l’expérience. Oui, les enfants changent la vie, dans le bon sens. Comment allez-vous
célébrer ce e anniversaire ? Il y a aura un spectacle son et lumière à la cathédrale. Je ne sais pas du tout à quoi m’attendre mais je suis certain que ce sera un très bon moment. Le prolongement sera plus privé. Pourquoi ne pas avoir prévu une grande fête populaire, comme pour vos ans ? Je n’y tenais pas. D’abord parce qu’il ne faut pas toujours faire la même chose. Mais aussi parce que je ne voulais pas, alors que des Monégasques sont en difficulté aujourd’hui aux
Jardins d’Apolline, engager des dépenses pour mon anniversaire. Cela aurait été mal perçu. Pensez-vous qu’une surprise vous a été réservée par votre épouse ? Elle sait que je n’aime pas trop les surprises. Je ne pense pas, donc. La soirée se passera en famille et avec quelques amis. Ce sera un moment privé, ici au Palais. Si vous étiez né dans une autre famille, donc, si vous n’aviez pas été prince, qu’auriez-vous aimé faire dans la vie ? Un épisode m’a marqué à l’adolescence. Après quatre étés passés comme participant dans un camp de vacances, je suis devenu moniteur. Cette expérience m’a beaucoup
plu. Je trouvais très intéressant et enrichissant d’avoir la responsabilité de jeunes enfants de ou ans. J’aurais peut-être pu faire quelque chose dans le domaine de l’éducation.
Je n’ai pas vu le temps passer ”