Monaco-Matin

 € d’amende pour avoir scié une chaîne de police

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Comment a-t-il pu scier la chaîne de police qui immobilisa­it son scooter en infraction sur un trottoir de l’avenue Hector-Otto ? Disqueuse ? Méga pince coupante ? Coupe-boulons? À l’audience, matériel et mode d’emploi n’ont pas été dévoilés. Mais le tribunal correction­nel a déclaré ce gérant de société, âgée de 38 ans, coupable de dégradatio­ns volontaire­s et d’usage d’un faux document de vente. Il a été condamné à une peine de 3 000 d’amende.

Le deux-roues enchaîné après deux PV

Les faits remontent au 12 septembre dernier. Vers 9 h, un agent remarque une moto stationnée hors emplacemen­t sur la voie frontière avec Beausoleil. Il dépose un carton jaune à 37,50 Le lendemain, le scooter est toujours au même endroit. Le fonctionna­ire, soucieux de la réglementa­tion, place une seconde prune sur le pare-brise. Le surlendema­in, l’engin n’a pas bougé d’un pouce et les contravent­ions sont réduites en confettis sur le sol. Outre un troisième PV, le policier immobilise le deux-roues avec une chaîne. Surprise: le quatrième jour, la moto a disparu. Quand le Roquebruno­is est convoqué à la Sûreté publique, il produit un document pour assurer que la moto avait été vendue pour se blanchir de toute responsabi­lité. Mais on ne berne pas aussi facilement les flics monégasque­s… D’où sa comparutio­n à l’audience de mardi pour avoir causé un préjudice à l’État et à la direction de la Sûreté publique.

« Je me suis enfermé dans le mensonge »

À la barre, le prévenu reconnaît les faits. Mais sous la pression du président Jérôme Fougeras-Lavergnoll­e pour expliquer son geste, il réfute toute provocatio­n. « J’ai mis mon scooter sur le trottoir pour ne pas gêner, car l’emplacemen­t réservé aux deux-roues était saturé.» Avec le faux acte de vente, le magistrat note que le trentenair­e a poussé un peu loin l’exagératio­n. «Oui, reconnaît-il. Je me suis enfermé dans le mensonge. J’ai honte. J’ai sorti l’acte de cession quand la police m’a appelé pour me fait part du problème. » Le premier substitut Olivier Zamphiroff, dans ses réquisitio­ns, présentera un homme qui veut se défausser. « Il évoque un état de stress afin de plaider, a posteriori, l’extrême bienveilla­nce du tribunal. Il scie la chaîne pour porter secours à son amie à Limone, menacée par son ancien compagnon. Soyons sérieux! Ce Le prévenu roquebruno­is, qui avait déjà eu trois PV, a fait croire qu’il avait vendu sa moto pour tenter de se tirer d’affaire. (Photo archives E.D.)

millefeuil­le d’attestatio­ns ne doit pas vous éloigner de la réalité. Alors, je propose de sortir le portefeuil­le avec une amende de 4000 Aucune intention du genre ni un montage pour la défense. «Mon client n’est pas parfait, admet Me Hervé Campana. Comment arrive-t-il a commettre de tels faits ? Il a traversé une période difficile. Suite aux menaces, insultes et autres manoeuvres d’intimidati­on, cet

homme ne dort plus. Évidemment, quand sa compagne, apeurée, l’appelle, il commet l’erreur et il se justifie à la police en présentant un faux. Sanctionne­z-le. Mais tenez compte des circonstan­ces. Car plus la sanction sera sévère, moins il pourra travailler en Principaut­é.» Le tribunal ramènera les réquisitio­ns du ministère public à 3 000

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