Le Corbusier et E. Gray
À partir du 2 mai, le Centre des monuments nationaux assurera l’ouverture au public et une partie de la valorisation du site Cap Moderne, à Roquebrune. Un pas de plus vers la pérennité
En apparence, ce pourrait n’être qu’un (petit) détail administratif. Mais la portée symbolique d’un tel changement, elle, est considérable. À compter du 2 mai prochain, le Centre des monuments nationaux (CMN) assurera la cogestion du site Cap Moderne, aux côtés de l’association éponyme, durant deux ans. Avant de prendre définitivement la main au printemps 2 020 (1). Offrant au lieu culturel – composé d’oeuvres des illustres Le Corbusier et Eileen Gray – la pérennité rêvée. L’établissement public ayant pour vocation de « conserver et ouvrir à la visite des monuments d’exception », difficile de trouver meilleur (nouveau) partenaire pour permettre au site Cap Moderne – un « confetti » d’un hectare – de rayonner davantage. Au terme d’une bonne année de négociation, une convention a été signée en mairie de Roquebrune, fin février, pour officialiser les choses. Entre la mairie, l’association Cap Moderne, le Centre des monuments nationaux et le Conservatoire du littoral – propriétaire du lieu mais dépourvu d’outils pour le valoriser. « C’est un site complètement atypique pour nous. Le but du Conservatoire, c’est de préserver des espaces naturels. Et si l’homme a rapidement mis sa patte sur le littoral, la gestion de tels sites, relevant du patrimoine humain, n’est pas notre coeur de métier, souligne Myriam Granier, du Conservatoire du littoral. Ce que l’on apporte, nous, quand on acquiert un espace, c’est qu’il ne peut plus être vendu. » De son point de vue, l’expertise et le savoir-faire d’un établissement public placé sous tutelle du ministère de la Culture ne sauraient qu’être avantageux au regard des particularités de l’espace. « C’est un site compliqué d’accès. Cap Moderne a eu l’intelligence d’imaginer un accueil à la gare. Le site est tellement petit – malgré sa notoriété – qu’il fallait pouvoir faire venir le monde ailleurs. » Du point de vue du maire de Roquebrune, Patrick Cesari, ému au terme de la signature de convention, le moment est tout bonnement « historique ».
Nous sommes structurés pour aborder l’avenir sereinement ”
« Pour nous, c’est une grande satisfaction. Une nouvelle page est en train de s’écrire avec l’arrivée de ce nouveau partenaire, commente-t-il. L’inscription des oeuvres de Le Corbusier au patrimoine de l’UNESCO supposait des engagements indispensables quant à la promotion, l’entretien et la valorisation du site. Avec le Centre des monuments nationaux, nous sommes maintenant structurés pour aborder l’avenir plus sereinement. » À ses yeux, l’entrée du site Cap Moderne dans la cour des grands est aussi un symbole : un temps confidentiel, le lieu de création de Le Corbusier et Eileen Gray dépasse désormais les simples frontières de Roquebrune et du département.
1. De son côté, l’association Cap Moderne et les défenseurs historiques du site qui la représentent entendent bien continuer à mettre en valeur les lieux à leur échelle. Via l’organisation de manifestations culturelles.