Monaco-Matin

Le Corbusier et E. Gray

À partir du 2 mai, le Centre des monuments nationaux assurera l’ouverture au public et une partie de la valorisati­on du site Cap Moderne, à Roquebrune. Un pas de plus vers la pérennité

- Alice ROUSSELOT arousselot@nicematin.fr Photos : Stéphanie WIELE, Michael ALESI et JeanFranço­is OTTONELLO

En apparence, ce pourrait n’être qu’un (petit) détail administra­tif. Mais la portée symbolique d’un tel changement, elle, est considérab­le. À compter du 2 mai prochain, le Centre des monuments nationaux (CMN) assurera la cogestion du site Cap Moderne, aux côtés de l’associatio­n éponyme, durant deux ans. Avant de prendre définitive­ment la main au printemps 2 020 (1). Offrant au lieu culturel – composé d’oeuvres des illustres Le Corbusier et Eileen Gray – la pérennité rêvée. L’établissem­ent public ayant pour vocation de « conserver et ouvrir à la visite des monuments d’exception », difficile de trouver meilleur (nouveau) partenaire pour permettre au site Cap Moderne – un « confetti » d’un hectare – de rayonner davantage. Au terme d’une bonne année de négociatio­n, une convention a été signée en mairie de Roquebrune, fin février, pour officialis­er les choses. Entre la mairie, l’associatio­n Cap Moderne, le Centre des monuments nationaux et le Conservato­ire du littoral – propriétai­re du lieu mais dépourvu d’outils pour le valoriser. « C’est un site complèteme­nt atypique pour nous. Le but du Conservato­ire, c’est de préserver des espaces naturels. Et si l’homme a rapidement mis sa patte sur le littoral, la gestion de tels sites, relevant du patrimoine humain, n’est pas notre coeur de métier, souligne Myriam Granier, du Conservato­ire du littoral. Ce que l’on apporte, nous, quand on acquiert un espace, c’est qu’il ne peut plus être vendu. » De son point de vue, l’expertise et le savoir-faire d’un établissem­ent public placé sous tutelle du ministère de la Culture ne sauraient qu’être avantageux au regard des particular­ités de l’espace. « C’est un site compliqué d’accès. Cap Moderne a eu l’intelligen­ce d’imaginer un accueil à la gare. Le site est tellement petit – malgré sa notoriété – qu’il fallait pouvoir faire venir le monde ailleurs. » Du point de vue du maire de Roquebrune, Patrick Cesari, ému au terme de la signature de convention, le moment est tout bonnement « historique ».

Nous sommes structurés pour aborder l’avenir sereinemen­t ”

« Pour nous, c’est une grande satisfacti­on. Une nouvelle page est en train de s’écrire avec l’arrivée de ce nouveau partenaire, commente-t-il. L’inscriptio­n des oeuvres de Le Corbusier au patrimoine de l’UNESCO supposait des engagement­s indispensa­bles quant à la promotion, l’entretien et la valorisati­on du site. Avec le Centre des monuments nationaux, nous sommes maintenant structurés pour aborder l’avenir plus sereinemen­t. » À ses yeux, l’entrée du site Cap Moderne dans la cour des grands est aussi un symbole : un temps confidenti­el, le lieu de création de Le Corbusier et Eileen Gray dépasse désormais les simples frontières de Roquebrune et du départemen­t.

1. De son côté, l’associatio­n Cap Moderne et les défenseurs historique­s du site qui la représente­nt entendent bien continuer à mettre en valeur les lieux à leur échelle. Via l’organisati­on de manifestat­ions culturelle­s.

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La convention a été signée par le Conservato­ire du littoral, le CMN, la municipali­té et Cap Moderne.
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Le cabanon de Le Corbusier est entré au patrimoine de l’UNESCO en .

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