Monaco-Matin

« Avant, j’avais du mal à me sortir du trou »

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A quel moment sentez-vous que c’est un jour pas comme les autres à Guingamp ? Je me suis rapidement bien senti. J’ai retrouvé l’axe, nos ailiers ont fait des différence­s, nos milieux ont joué haut… Je n’ai pas trop eu le temps de penser à égaler le record de Carlos (Eduardo). Un quadruplé, c’est déjà pas mal. On reçoit pas mal de messages ensuite ? Oui, énormément. C’est touchant. Quand ça va moins bien, il y en a moins. On est habitué… Rendre fier mes coéquipier­s, mes parents, mes frères, c’est ça qui compte. Avec ce quadruplé, vous êtes passé à un total de buts à deux chiffres ( en Ligue )… Oui, comme la saison dernière. J’avais à coeur de remettre ça. Mais je n’ai pas envie de m’arrêter là. Vos stats témoignent d’une progressio­n régulière malgré les blessures :  buts en -,  en ,  l’an dernier,  cette saison... Je pense qu’en -, avec Hatem et Valère, j’aurais pu en marquer plus encore. Je n’ai joué que  matchs. C’était une saison exceptionn­elle, j’aurais pu atteindre les deux chiffres. Me blesser m’a fait du mal. Peu d’attaquants mettent dix buts par saison, c’est un objectif que l’on se fixe tous. Depuis plusieurs mois, vous jouez ailier gauche. C’est plaisant ? Pas forcément, mais il faut l’accepter. Je préfère jouer dans l’axe, mais il y a Mario et il marque toujours des buts. A gauche, je n’ai pas tous mes repères, mais je le fais pour l’équipe, pour le club. Ici, on m’a toujours soutenu. Ce serait un manque de respect que d’avoir des états d’âme. Je suis un combattant, pas un mec qui va traîner les pieds. Qui je suis pour refuser de jouer sur un côté ? Qu’avez-vous appris au contact d’un joueur comme Mario Balotelli ? Son aisance face à la cage. Il ne tremble jamais, c’est incroyable. Si on vous dit que vous êtes le Cavani de l’OGC Nice, ça vous va ? Cavani, c’est du très lourd. Mais oui, c’est un combattant. Quand il y avait Zlatan, il jouait sur un côté. Il n’a jamais bronché. Sa mentalité est exceptionn­elle. Avec vous, c’est un peu les montagnes russes : quatre buts à Guingamp, mais aussi des matchs où l’on pointe du doigt votre maladresse face au but. Vous le vivez comment ? J’ai pris beaucoup de recul sur ce qu’il se dit. Parfois, je me fais siffler, ça ne m’enchante pas. Dans le foot, ça va tellement vite. Il faut parfois laisser passer l’orage. Avant, j’avais du mal à me sortir du trou. Vos blessures ont-elles été « bénéfiques » dans votre approche du métier ? Je fais plus attention à mon corps. Deux blessures de suite, il faut s’en remettre. Cette saison, j’enchaîne tous les matchs ( toutes compétitio­ns confondues, ndlr). J’ai eu des creux, mais c’est logique. On dit qu’il faut un an pour retrouver ses sensations après une telle blessure (deux lésions du ménisque externe, ndlr). Cela témoigne d’une vraie force de caractère… La deuxième blessure m’a fait très mal, mais personne ne m’a lâché. Je suis fier d’être revenu à ce niveau. Avez-vous conscience d’être un leader dans cette équipe ? Ce n’est pas mon style de prendre la parole pour de longs discours, mais compte tenu de mon expérience, je suis respecté. C’est fini l’époque du petit jeune qui débarque de Lyon.

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