Éclosion des arts
En trois jours, le Printemps des arts a enflammé le Grimaldi Forum, le Musée océanographique et la basilique de Menton avec une diversité de musiques et d’artistes. Prochaines représentations : mercredi, vendredi et samedi.
Voici une bonne nouvelle: le printemps est arrivé ! C’est du Printemps des arts qu’il s’agit - car pour ce qui est celui de la météo, hier c’était plutôt les parapluies qui étaient de sortie! Côté Printemps des arts, c’est l’éclosion tous azimuts: en trois jours, le festival a enflammé vendredi le Grimaldi Forum, samedi la Basilique Saint-Michel à Menton, hier le Musée océanographique. Vendredi, la Principauté a accueilli pour la première fois, en présence du Prince Albert II et de la princesse Caroline, le grand Orchestre National de France.
Grande soirée américaine !
La musique de « West Side Story » de Bernstein a éclaté comme un feu d’artifice. Virevoltant sur son estrade, le chef Yutaka Sado, électrisait un à un tous les pupitres. Il nous a fait aussi faire connaissance avec le compositeur qui nous accompagnera tout au long du festival, et qu’on a retrouvé hier au Musée Océanographique: Charles Ives. Il faut le Printemps des arts de Monaco pour rendre justice à ce compositeur américain du début du XXe siècle, trop peu connu en Europe. Qu’il en soit remercié ! Sa « 2e. Symphonie » est une musique des grands espaces traversée de thèmes authentiquement américains. Mais le Printemps des arts ne se réduit pas à la musique américaine. Il fait la fête à toute l’histoire de la musique. C’est ainsi qu’il nous a entraînés aux origines de la musique classique avec le «Jeu de Robin et Marion » en la basilique Saint-Michel de Menton. On accueillit avec une réelle émotion ces harmonies primitives qui avaient parcouru huit siècles pour venir jusqu’à nous, ressuscitées par l’excellent «Ensemble Micrologus». Hier, au Musée Océanographique, on eut droit à un fantastique mélange de danse, jonglage, musique classique et électroacoustique. On fut accueilli par une aubade provenant des fenêtres du lycée qui se trouve en face du musée et où avaient pris place des musiciens en chair et en os. Au long de l’après-midi se croisèrent des élèves de l’Académie de musique Rainier III, des danseurs du Centre international Rosella Hightower, des performeurs du Centre national de création musicale de Marseille, un joueur de thérémine. Non, le thérémine n’est pas un antibiotique, mais un instrument émettant un champ électromagnétique dans lequel le musicien modifie la hauteur des sons grâce à des mouvements de mains ! Les plus extraordinaires mouvements de mains vinrent cependant du jongleur Alexander Koblikov. L’époustouflant ballet de balles qu’il nous donna à voir! En voilà un qui n’est pas près de perdre la boule! Le Printemps des arts reprendra ce mercredi avec l’excellent pianiste JeanPaul Gasparian, précédant le Choeur de la Radio de Lettonie vendredi et le Philharmonique de Monte-Carlo samedi. On vous l’a dit, le printemps est arrivé. Et bien arrivé. Et il n’est pas près de s’arrêter!