«Il y a parfois entrave à la liberté de l’architecte»
Françoise Berthelot, présidente de l’Ordre des architectes Paca
Première femme récemment désignée présidente de l’Ordre régional des architectes (ils sont 2 700 en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, dont 600 dans les Alpes-Maritimes), la Mentonnaise Françoise Berthelot défend avec passion une profession qu’elle décrit comme «magnifique» mais qu’elle juge de plus en plus contrainte.
Votre corporation s’érige contre le projet de loi Elan (Évolution du logement et aménagement numérique). Pourquoi? Cette loi pourrait accorder aux bailleurs sociaux de passer outre les règles de la commande publique, ce qui serait un comble pour des acheteurs publics bénéficiant de fonds publics! Si le projet de loi comporte des éléments intéressants, notamment pour la libération du foncier, c’est surtout l’article qui nous inquiètent car les bailleurs sociaux pourraient s’exonérer de la loi MOP, qui fixe les principes d’une démarche de qualité et impose des engagements aux maîtres d’oeuvre; et de la procédure des concours.
Comment comptez-vous contrer ce projet ? Des courriers ont été adressés au président de la République, au Premier ministre, à notre ministre de tutelle Françoise Nyssen. Une pétition circule et je vais personnellement sensibiliser les élus locaux à cette problématique.
Les permis de construire sont de plus en plus souvent rejetés, c’est aussi l’une de vos préoccupations ? () Oui, il y a parfois une véritable entrave à la liberté de l’architecte. Notamment par le biais de l’article des PLU [Plan local d’urbanisme] qui dit quel type d’architecture on doit faire. De fait ce sont un peu les maires qui font l’architecture d’aujourd’hui. Ils pensent connaître le goût architectural de leurs électeurs. Et je pense que souvent ils se trompent...
1. Une réunion sur ce thème se tiendra à la Maison de l’architecture (Villa Romée à Cannes), aujourd’hui, lundi 19 mars, à partir de 18 h 30.