L’Europe examine le cas des journalistes turcs emprisonnés
Le droit européen est leur ultime espoir: la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) rend demain ses premiers arrêts sur des cas de journalistes emprisonnés en Turquie en raison de liens présumés avec le putsch manqué de juillet 2016. Arrêtés et écroués dans la foulée du coup d’État, les journalistes turcs Mehmet Altan, condamné à la prison à vie, et Sahin Alpay, incarcéré jusqu’à peu, espèrent obtenir devant la CEDH une condamnation de la Turquie qui ouvrirait la voie à leur remise en liberté définitive. Un coup de théâtre est intervenu vendredi soir, quand un tribunal turc a ordonné la remise en liberté conditionnelle de Sahin Alpay. Il reste toutefois frappé d’une assignation à résidence avec contrôle judiciaire.
«Message politique»
S’agissant des premiers arrêts de la CEDH dans ce type d’affaire, les décisions de la Cour «enverront certainement un message politique» àla Turquie du président Recep Tayyip Erdogan, estime une source au Conseil de l’Europe. Mais « il faudra attendre [demain] pour en entrevoir
les conséquences » pour l’ensemble des journalistes emprisonnés dans le cadre de l’état d’urgence en Turquie. La décision la plus attendue concerne Mehmet Altan, 65 ans, condamné à la prison à vie le 17 février pour «tentative de renversement de l’ordre constitutionnel» avec son frère, le romancier et journaliste Ahmet Altan. Sahin Alpay, 73 ans, journaliste au journal Zaman fermé par les autorités, est poursuivi pour des articles qui, selon l’accusation, faisaient l’apologie de l’organisation du prédicateur Fethullah Gülen, auquel les autorités imputent la tentative de coup d’État.