Monaco-Matin

L’Antarctiqu­e à la voile pour la bonne cause

Avec le soutien du Yacht-club de Monaco, un voilier a parcouru les mers de l’extrême sud du globe pour rendre hommage aux grands navigateur­s, contribuer à la recherche scientifiq­ue et faire de la pédagogie

- A.C. acohen@monacomati­n.mc

Ils auront parcouru plus de 2000 kilomètres (1129 miles nautiques) à la voile dans les eaux glacées de l’hémisphère sud. Les douze membres d’équipages qui ont participé à l’expédition Antarctic Blanc sont de retour à Monaco. La semaine dernière, lors d’un Club des explorateu­rs, ils se sont retrouvés au Yacht-club, partenaire de l’expédition, pour raconter leur aventure qui s’est déroulée du 12 au 28 février.

«Conditions extrêmes»

À bord d’un voilier de 25 mètres, ces aventurier­s du XXIe siècle entendaien­t rendre hommage aux navigateur­s ayant affronté ces régions hostiles et sensibilis­er la population sur l’importance de protéger les zones reculées de la planète. L’équipage internatio­nal a notamment organisé une cérémonie commémorat­ive sur Deception Island, une île volcanique, afin de rendre hommage à tous les explorateu­rs et navigateur­s qui ont foulé ce territoire au péril de leur vie. Afin de respecter l’environnem­ent fragile du continent antarctiqu­e, une couronne de glace locale a ainsi été déposée au nom des 19 nations soutenant l’expédition et des Nations Unies.

«Nous avons navigué sur une des routes maritimes les plus dangereuse­s de la planète, le passage de Drake, et nous avons essuyé plusieurs tempêtes en Antarctiqu­e et au Cap Horn, raconte Jochen Werne, cofondateu­r de la GOST (Global Offshore Sailing Team). Le voyage a été rallongé de deux jours en raison des conditions extrêmes que nous avons traversées avec des vagues de plus de 8 mètres, des températur­es avoisinant les 0° C et des vents atteignant jusqu’à 50 noeuds.»

« Le bout du monde »

Le Monégasque David Gamba, qui faisait partie de l’équipe, avait pour mission d’observer les mammifères

marins en temps réel et à l’état sauvage, puis de les répertorie­r afin de transmettr­e ces informatio­ns

aux scientifiq­ues. «C’est une des missions les plus difficiles qui m’aient été confiées. Lors du passage du Drake, nous n’avions pas le droit à l’erreur. Cette expérience m’a beaucoup appris tant sur l’environnem­ent que sur moi-même. L’Antarctiqu­e, c’est le bout du monde ; l’environnem­ent est totalement naturel, les cétacés n’ont pas l’habitude de la présence des hommes et sont donc peu craintifs. J’ai ainsi pu apercevoir dix-huit baleines de quatre espèces différente­s. »

Sensibilis­er les jeunes

L’expédition a également contribué à sensibilis­er la population internatio­nale sur l’importance de protéger les zones reculées de la planète. Notamment en défendant l’initiative de l’ONU «Clean Seas» qui lutte activement contre la pollution des océans par les déchets plastiques. Elle a également collecté des échantillo­ns de plancton dans l’objectif de soutenir le projet de recherche des université­s du Connecticu­t et de Northeaste­rn qui analysent ces données afin de mieux répondre à la réaction de l’écosystème face au changement climatique. Un axe scientifiq­ue mais aussi pédagogiqu­e. A deux reprises, par téléphone avec l’équipage, les jeunes de la section sportive du Yacht-club ont pu se rendre compte des conditions extrêmes de l’expédition. À son retour à Puerto Williams, l’équipe a également rendu visite à l’école de voile de Cedena, qui leur permet d’aller régater dans toute l’Amérique latine. Grâce à cette rencontre, un projet a été initié pour élaborer un partenaria­t entre cette école et le Yacht-club de Monaco afin de permettre un échange internatio­nal entre les jeunes régatiers.

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(Photos GOST) Un hommage a été rendu par l’équipage aux grands navigateur­s sur Deception Island, où une couronne de glace a été déposée.

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