Monaco-Matin

Vers une législatio­n du travail de nuit à Monaco

L’Union des syndicats de Monaco est bien décidée à faire avancer la législatio­n sur le travail nocturne. Un sujet qu’elle porte depuis deux décennies et qui est à l’étude au gouverneme­nt

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

Le tractage a démarré vendredi. L’Union des syndicats distribue en Principaut­é, depuis plusieurs jours, flyers et affichette­s pour sensibilis­er les salariés sur la question du statut du travail de nuit. Cette opération vise à les informer l’avancée du travail législatif sur la question. La propositio­n de loi, déposée en 2013 par Eric Elena au nom du groupe Renaissanc­e, a été adoptée en juin dernier. À charge du gouverneme­nt, désormais, de revenir devant la Haute assemblée avec un projet de loi.

  salariés concernés ?

« Nous sommes heureux que le gouverneme­nt s’attelle à ce sujet. Les relations sont bonnes avec Didier Gamerdinge­r et les réunions nous ont permis d’élaborer une ossature à ce projet de loi, dans un dialogue ouvert. Ce que nous voulons, c’est un texte progressis­te pour les salariés, avec des compensati­ons pour ceux qui exercent la nuit et qui sont en demande de la prise en compte de cette pénibilité », confirme Olivier Cardot, secrétaire

général adjoint de l’USM. Il poursuit : « Les études montrent qu’un salarié qui

travaille de nuit a une espérance de vie de 7 à 10 ans moindre, vu l’impact sur son système physiologi­que

», continue-t-il, précisant que l’USM demande la mise en place de ce statut dans la loi

monégasque depuis vingt ans. En Principaut­é, la question concerne aujourd’hui, selon les chiffres de l’USM, environ 7 000 salariés, dans des domaines aussi divers que l’industrie, l’hôtellerie, les casinos, la santé ou le gardiennag­e. « Ce que nous prônons, c’est que le travail de nuit demeure un mode de travail exceptionn­el, déterminé dans une période allant de 21 h à 7 h du matin. »

Ce que veulent les syndicats

Parmi les revendicat­ions portées par l’USM pour les travailleu­rs de nuit : une majoration de 10 % de salaire, des repos compensate­urs, la possibilit­é d’une retraite anticipée, protéger les femmes enceintes ou les personnes avec des obligation­s familiales pour basculer sur un poste de jour sans contrepart­ie. « Nous voulons aussi, que soit qualifié comme travailleu­r de nuit, un salarié qui travaille 270 heures par an de nuit, soit 12 % de son activité, comme le système français. » Des doléances qu’ils espèrent voir aboutir dans un projet de loi, qui sera ensuite examiné par les élus, d’ici à la fin de l’année 2018.

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(Photo Michael Alesi) Les syndicalis­tes ont distribué des tracts depuis vendredi pour faire part de leurs revendicat­ions.

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