Monaco-Matin

Fin mars  : voitures, progrès et grands aménagemen­ts à la une

De quoi parlait-on au pied du Campanin ? Nice-Matin vous propose de découvrir l’actualité d’il y a 50 ans

- ALICE ROUSSELOT arousselot@nicematin.fr

Tous les quinze jours, plongez dans les archives de Nice-Matin. Au fil des pages jaunies par le temps, c’est un pan de l’histoire qui refait surface dans la mémoire collective. Il était une fois… Il y a  ans.

 Père Venche, priez pour des horodateur­s

Avant d’imaginer la révolution du forfait post-stationnem­ent (FPS pour les intimes), il fallut penser à l’idée même de rendre payant le garage en ville. Un concept farfelu que Nice Matin découvre en cette année 1968. « Sans doute est-ce imposer le contribuab­le le plus pressuré qui soit : l’automobili­ste. Mais il y a des maux qu’il faut savoir subir pour éviter le pire », souligne-t-on. Bien que le ton résigné laisse rapidement place à une once d’ironie. «Une société de Montrouge s’acquiert le droit de fleurir nos trottoirs de tirelires dans lesquelles l’usager glissera 20 centimes pour 20 minutes, 60 s’il veut confier une heure sa voiture au garde de métal. Tout le monde n’est pas d’accord sur le bien-fondé de cette mesure, pas plus que sur son efficience. » Reste que le conseil municipal de l’époque a validé cette décision à l’unanimité. « On ne saurait accueillir avec le sourire une nouvelle imposition, apporterai­t-elle même de nouvelles disponibil­ités à des finances municipale­s aux prises avec une conjonctur­e difficile», conclut pour sa part le journalist­e. Qui avait visiblemen­t anticipé les baisses de dotations de l’État.

 Arbrez ! Tirez !

Décidément très philosophe quant à la nécessité d’accepter le progrès – « trouer la montagne, effacer des campagnes, raser des oliveraies, afin que la route passe : l’exploit exige des sacrifices» – notre journalist­e (le même) tient sa petite vengeance verte. Expliquant non sans provoc’ que « l’artillerie peut être utilisée à des fins horticoles ». Pour reboiser les espaces blessés par le passage de l’autoroute, en l’occurrence. La société missionnée pour cette expérience ? Elle vient

cette fois-ci du pays de l’horlogerie. Et les rouages de leur travail valent le détour : «De longs tubes métallique­s type bazooka projettent un agglomérat visqueux où sont noyées les graines. Les semis pénètrent la terre; on les bombarde ensuite de rafales d’engrais. » Et voilà pourquoi vos collines sont de nouveau verdoyante­s. Une «belle revanche», assurément.

 Les voies de Sospel sont impénétran­tes

Au conseil municipal, on parle des efforts entrepris depuis plusieurs années pour « désenclave­r Sospel ». Une solution vient visiblemen­t d’être trouvée, l’administra­tion des Ponts et Chaussées ayant livré un avantproje­t de pénétrante. Cette dernière «reliera Sospel à l’autoroute du littoral, réduisant à 14 km la distance à parcourir pour atteindre

Menton. D’une largeur de 7 m, elle sera ouverte aux cars de grand tourisme et aux poids lourds de fort tonnage donnant à notre commune des possibilit­és nouvelles aux points de vue touristiqu­e et industriel ». Un peu plus et on créait dans la Bévéra un arrêté… en faveur des plus de 19 tonnes.

 Le jeu du chat, de la souris et de la télévision

C’est l’histoire d’une vieille dame dans un village de la Roya, rongée par l’ennui. Son fils « voulant lui être agréable » lui offre une télévision. Mais voilà que le chat commence à «rôder fréquemmen­t autour de l’appareil». Un caprice de félin amateur de chaleur, pense-t-on alors. Mais la réception accuse quelques ratés. Impossible pour maman de regarder dans de bonnes conditions la télévision du Général. Vient donc un dépanneur, qui, tâtonnant derrière l’engin ne peut s’empêcher de ricaner. « Le mal venait du fait qu’une souris n’avait trouvé rien de mieux pour dérouter le chat que de se glisser par un tout petit trou et y trouver un coin – qu’elle croyait en sûreté – pour y déposer sa nichée. » Souriez, vous êtes repérée !

 Autour de Nice, ça glisse

Missionnée par le Conseil général, une délégation arpente les montagnes du départemen­t pour trouver de nouveaux sites où pratiquer la glisse. Dans un pays où deux stations de ski naissent par an. Le Mentonnais sera-t-il l’un des bénéficiai­res ? C’est ce que la rédaction de Nice Matin appelle de ses voeux. Car le secteur tendasque possède de nombreux atouts : clientèle italienne toute proche, route accessible, ligne ferroviair­e, ensoleille­ment constant, offre hôtelière préexistan­te. Quant à la neige, on la trouve audessus de Peirafic. Une telle station nécessiter­ait cela dit des aménagemen­ts. Et notamment la création d’un téléphériq­ue pour rallier Vievola aux cimes enneigées. « Techniquem­ent, la chose est facile. Mais ce n’est qu’une question d’argent », résume-t-on. Sauf que les investisse­urs n’ont pas cru bon débarquer tout schuss…

 Sur la route

Les chiffres de la circulatio­n pour 1967 sont tombés. Et l’on apprend que les passages au col de Tende sont en hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. Un chiffre « éloquent qui justifie les efforts à poursuivre pour une améliorati­on de la route, qui répond à la nécessité de relier rationnell­ement et rapidement la région côtière au Piémont ». Il y a 50 ans, dites-vous ? Les archives municipale­s de Menton. 2, rue Saint-Charles. Tél. 04.92.10.50.28. Horaires d’ouverture : du mardi au vendredi 9 h-12 h et 14 h-17 h.

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( Repro N-M/Archives municipale­s de Menton) Dans les éditions de Nice-Matin d’il y a cinquante ans.

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