Des toastinettes qui restent en travers de la gorge
Un couple a vu rouge après avoir acheté un paquet de fromage en tranches « périmé depuis un mois et demi ». L’hypermarché reconnaît l’erreur. Pour la Dasa, le produit ne présentait aucun danger
Voilà un achat qu’Alicia et Michael ne sont pas près de digérer. Ce couple de 28 et 33 ans vit avec son bébé à Fontvieille. À quelques pas de l’hypermarché Carrefour. Bien pratique. Sauf qu’Alicia et Michael n’ont plus très envie de pousser à nouveau leur chariot dans cette grande surface. La confiance est cassée depuis samedi. Ce jour-là, en début de soirée, à 19 h 37 comme en atteste le ticket de caisse, la jeune femme vient de faire trois courses pour le repas prévu le soir même avec un couple d’amis, dont la dame est enceinte de quatre mois. Au menu : des hamburgers faits maison. Alicia achète notamment des toastinettes.
« Périmé depuis un mois et demi »
« Il faut savoir que ma compagne souffre d’un handicap visuel, explique Michael. Elle ne peut pas lire les inscriptions trop petites, comme les dates de péremption des produits. Alors, elle fait confiance au supermarché. » Une confiance qui va s’avérer trahie une heure plus tard, lorsque les convives se retrouvent autour de la table, devant leurs hamburgers. Alicia, qui a un odorat très développé, sent une odeur bizarre. « Elle nous demande alors de tout stopper, de ne pas toucher aux hamburgers », raconte son compagnon, qui mène son enquête dans le frigo et tombe sur (Photo BMPM) le paquet de toastinettes acheté une heure plus tôt. Il lit la date de péremption et tombe des nues : 5 février 2018. « Le produit était périmé depuis un mois et demi », s’insurget-il. Michael appelle aussitôt l’hypermarché. On lui passe le responsable du rayon qui lui conseille de ramener le produit lundi matin pour se faire rembourser.
« Aucun risque sanitaire »
Très remonté, le consommateur décide de faire un peu de tapage autour de cette affaire. Lundi matin, il saisit la Dasa, la Direction de l’action sanitaire, pour « déposer plainte contre Carrefour Monaco». Le jour même, la division de la sécurité sanitaire et alimentaire de la Dasa envoie un contrôleur à Carrefour Monaco. « Il s’agissait d’un produit qui se conserve à température ambiante, explique Déborah Ouzemane, le chef de service de la Dasa en charge du contrôle alimentaire. Dans ce cas, on ne parle pas de “date limite de consommation” mais de “date limite d’utilisation optimale”. Cela signifie qu’après cette date, le fournisseur ne garantit plus la saveur, le goût, l’odeur et la texture de son produit. Mais en aucun cas le produit ne peut présenter un risque sanitaire. » Certes. Mais un produit peut-il se retrouver en rayon un mois et demi après la fameuse « date limite d’utilisation optimale » ? « A Monaco comme en France, il n’y a pas de réglementation spécifique, répond Déborah Ouzemane. Ce n’est pas une infraction que de vendre le produit. » Toutefois, ajoutet-elle, « Carrefour a reconnu l’erreur et souhaité rembourser le client ».
Un incident « rare » pour la Dasa
Suffisant pour rassurer Michael ? « Ce n’est pas la première fois que j’ai un problème avec ce supermarché, assure ce consommateur monégasque. Une fois, ma soeur a acheté un produit périmé depuis deux jours. Une autre fois, j’ai trouvé un clou dans un paquet de poisson pané. Et puis, il y a ces pigeons dans les rayons. Je trouve que ce supermarché est dans un état déplorable. » Un jugement que ne partage pas la Dasa, qui effectue tous les mois un contrôle aléatoire des étiquettes dans cet hypermarché. Déborah Ouzemane l’assure, « nous avons très rarement trouvé des défauts dans cet hypermarché ». (Photo archives Franz Chavaroche) (DR)