Les clubs des Sablettes ont déménagé dans le Careï
Les associations sportives jusqu’ici hébergées dans les voûtes au port ont dû être relocalisées au rez-de-chaussée de l’immeuble Les Lavandières. Coût de l’opération : près de 800 000 euros
Le jeu des chaises musicales a démarré. Pour que les premiers locataires des Sablettes 2.0 puissent s’installer au début de l’été, il fallait que les anciens déménagent. Ceux qui n’entraient pas suffisamment en harmonie avec l’ambiance de la future esplanade. En d’autres termes : les clubs sportifs. Et plus précisément les Archers de Saint-Michel, l’Athlétic club de Menton, le Judo club et la section ping-pong de Menton Plus. Tous quatre «invités » à rejoindre un nouvel espace dans le Careï. Le rez-de-chaussée des Lavandières, réaménagé pour un coût de 790000 euros (parmi lesquels 57000€ pris en charge par le bailleur social Côte d’Azur habitat). Inauguré officiellement hier, en présence de nombreux élus, de représentants de chacun des clubs, d’adhérents, et des entreprises qui ont travaillé sur ce chantier durant quatre mois.
«On ne vous a pas vraiment laissé le choix »
« Il n’était pas possible de réaménager l’esplanade sans trouver une solution satisfaisante pour les clubs restés sous les voûtes », entame le maire, Jean-Claude Guibal. Dans l’assistance, un homme grogne qu’elle n’a rien de satisfaisant. « Ce nouvel espace se trouve en centre-ville, il dispose d’un parking, et il est accessible en bus », poursuit le maire. Insistant sur le fait que de longues études ont été menées au préalable pour que le nouveau site soit dans les normes et qu’il réponde aux attentes de chacun.
Des modifications du gros oeuvre ont notamment dû être faites pour isoler le bâtiment, agrandir les pièces, créer des toilettes (accessibles aux PMR) et des vestiaires. Sans oublier l’installation (indispensable) de tatamis pour les judokas, de cibles pour les archers, de poids pour les haltérophiles.
Déménagement XXL pour ces derniers, qui accéderont à leur propre salle via la rue Pietra-Scritta. « Du fait des vibrations au sol qu’implique la chute des poids, nous avons aménagé un local spécial en dehors, avec des sols spécifiques. Pour que cela ne représente aucune gêne pour les habitants », reprend le
maire. Ajoutant avoir conscience qu’il a été difficile pour chacun des sportifs concernés de quitter le lieu idyllique dans lequel il s’exerçait. En bord de mer, où certains aimaient se jeter au terme de leur entraînement. «Merci de l’effort que vous faites. On ne vous a pas vraiment laissé le choix et nous savons que c’est un crèvecoeur mais sachez que nous vous sommes reconnaissants… » Du côté des archers, représentés par Richard Hoog, la délocalisation n’a évidemment « pas été facile ». Un déménagement n’est jamais chose évidente. Mais le changement n’est, somme toute, pas une mauvaise chose. « Pour nous, c’est un plus. Nous pourrons nous entraîner ici plusieurs fois par jour. C’est important: deux féminines sont en train d’arriver au niveau national. » Et la distance entre l’archer et la cible pourra matériellement être plus grande que dans les voûtes. Le club entend par ailleurs séparer la salle en deux, pour proposer un espace initiation et un autre pour les plus confirmés. En retrait, deux locataires des Lavandières s’inquiètent. De leur point de vue, ces nouveaux occupants généreront bruit et bal de voitures. Il va y avoir du sport…