Monaco-Matin

Le maire de Levens totalement blanchi

Le jugement est définitif, les opposants n’allant pas en cassation : pour la seconde fois, la justice relaxe Antoine Véran des faits de favoritism­e pour lesquels il était poursuivi depuis six ans

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

’était une injustice profonde. Ce jugement représente un soulagemen­t car ma famille a été indignemen­t impliquée, ainsi que tout mon conseil municipal, les collaborat­eurs de la mairie, Valérie Guido la directrice générale des services. Mon fils a dégusté, ma fille l’a très mal pris, mon petit-fils dans la cour d’école s’est entendu dire que son grand-père était un bandit. C’est la fin d’un tsunami.» Blanchi. Antoine Véran, maire de Levens, vient de nouveau d’être relaxé en appel dans le procès pour favoritism­e pour lequel il était poursuivi par des opposants politiques, neuf personnes au total. Le jugement est définitif, ses contradict­eurs ayant abdiqué et indiqué qu’ils n’iraient pas en cassation. À 69 ans, Antoine Véran, maire de Levens depuis 1994, affirme ressortir ébranlé de cette expérience. Que retient-il de tout ceci ? Un souvenir cuisant : la photo anthropomé­trique lors de sa garde à vue. «À titre personnel, avoir été placé en garde à vue a été le pire moment de ma vie. Le comble a été la photo anthropomé­trique. Pourquoi ça plus qu’autre chose ? Parce que c’est humiliant.» La cour d’appel d’Aix a relaxé le maire, comme en première instance. À une grande différence près. À Nice, Antoine Véran avait été relaxé, le tribunal estimant que la plainte avait été déposée vingt-quatre heures trop tard. Vingt-quatre petites heures trop tard.

Blanchi du délit de favoritism­e

Sauf que la cour d’appel, confirmant ce problème de prescripti­on, s’est aussi intéressée au fond du dossier, contrairem­ent au jugement de première instance. Et elle innocente totalement le maire. « Dans la mesure où l’activité exercée sur le terrain communal donné en location ne relevait pas du domaine de la commande publique, les griefs concernant le déclasseme­nt des parcelles données à bail sont sans incidence sur la caractéris­ation d’une faute civile [...] En l’absence d’une telle faute imputable à Antoine Véran, les parties civiles seront déboutées de toutes leurs demandes», indique le jugement. Fermez le ban. (Photo Franck Fernandes)

Sauf qu’Antoine Véran n’oublie pas les années de procédure ainsi que les plus de 25 000 dépensés par la commune en frais d’avocats et d’expertises. « Ce fut une déferlante de violence dont l’objectif unique était que je sois condamné avant d’arriver au moment des élections pour essayer de me battre. Mais j’ai été réélu au premier tour...» S’il dit avoir éprouvé de la haine « envers ceux qui ont cherché à salir », il entend désormais tourner la page. Cherchant à oublier l’entreprise de son fils taguée, les insultes et, pire que tout, l’emprise du soupçon dans ce village de 4 500 habitants. «Seul compte le fait d’avoir rétabli mon honneur, celui de ma famille et celui de la collectivi­té.» Une chose lui tiendrait encore à coeur aujourd’hui : faire effacer la fameuse photo anthropomé­trique. Sur Twitter, hier, le maire de Nice et président de la Métropole, Christian Estrosi, s’est réjoui de la nouvelle : «Je me félicite que l’intégrité de mon ami Antoine Véran soit reconnue. C’est un maire engagé au service des habitants de sa commune et son action au sein de la métropole est exemplaire. Il a toujours eu toute ma confiance.»

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Six ans d’une âpre bataille ont laissé des traces psychologi­ques chez Antoine Véran, maire de Levens.

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