La « réincarnation d’Hitler » avait agressé des militaires à Nice
Il se prend pour la réincarnation d’Hitler, voire de Bouddha. C’est ce qu’il a déclaré en audition devant les policiers. A la barre du tribunal correctionnel de Nice, V. B., 52 ans, a pourtant semblé avoir à peu près toute sa tête. Son avocate, Me Anaïs Delanchy, l’a dépeint comme un marginal. Le 7 mars 2017, ce Niçois a agressé des militaires de l’opération Sentinelle qui patrouillaient dans le VieuxNice, dans le secteur du palais de justice. Il était ce jourlà très fortement imbibé. V. B. a d’abord eu une altercation avec deux passants. Ils le traiteront ensuite de « facho ». Enervé, V. B., allure dégingandée, cheveux poivre et sel en bataille, décide alors d’aller expliquer ce qui vient de se passer aux militaires. A son allure avinée, les soldats comprennent vite, lui demandent de rester à l’écart. V. B. s’en prend alors à l’un des quatre hommes en patrouille, le seul de couleur noire, le traitant de « traître ». Puis il tente de se jeter sur le militaire qui esquive au dernier moment une manchette au visage. Le béret se retrouve à terre. V. B. a été interpellé.
Quatre mois avec sursis
A la barre, face à la présidente Anne Vincent, l’homme est confus, nie certains propos, affirme être l’incarnation d’Hitler, de Mitra, de Bouddha et de « bien d’autres ». L’expertise psychiatrique n’a pourtant révélé aucune pathologie psychiatrique grave, mais note des troubles neuropsychiques légers. V. B. est décrit comme « une personnalité narcissique borderline, addictive aux drogues et à l’alcool ». Ce 7 mars 2017, il avait d’ailleurs consommé énormément, après avoir pris des médicaments. Le procureur, Alain Octuvon-Bazile, a rappelé la difficile mission des militaires de l’opération Sentinelle. « Je sais que l’alcool altère le comportement, mais il n’altère pas la conscience. Les militaires sont déployés sur le terrain et exercent une protection dans des conditions particulières, sous tension. De nombreux militaires sont exposés et bien souvent pris à partie par des imbéciles. Ils n’ont pas à se retrouver dans cette situation. » Le tribunal, tenant compte de l’altération légère du discernement, a finalement condamné V. B. à quatre mois avec sursis.