Monaco-Matin

« Le rapport de force, faute de dialogue »

Delphine Girard, UD CGT Santé action sociale 06

- PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTOPHE CIRONE

Pourquoi la grève est-elle légitime ? Parce que toutes nos propositio­ns ne sont pas entendues. Dès lors qu’il n’y a pas de dialogue, la seule option est le rapport de force. Le plus gros problème actuel dans la fonction publique, c’est le manque d’effectif et de structures adaptées aux besoins de la population. Le gouverneme­nt veut supprimer   postes dans des secteurs où les besoins augmentent... Face à l’évasion fiscale, davantage de contrôleur­s serait pourtant une bonne idée !

Faut-il harmoniser la fonction publique avec le secteur privé ?

La sécurité de l’emploi est un élément fondateur du statut de fonctionna­ire. En sécurisant le parcours du salarié, on lui permet une certaine autonomie vis-à-vis du pouvoir politique. Quant aux salaires et aux retraites, nous sommes favorables à une harmonisat­ion... mais par le haut ! Aujourd’hui, on peut garantir un certain nombre de fonctionna­ires ; demain, on ne le pourra plus. Or tout le monde a reconnu qu’en , la France avait mieux résisté à la crise grâce à son service public. Mais le gouverneme­nt mène un combat idéologiqu­e favorisant le secteur privé.

Sa méthode est-elle en cause ?

Oui, cet autoritari­sme est insupporta­ble. L’ensemble du dialogue social lui-même est réformé et atteint à tous les niveaux. Réformer, d’accord, à condition que ces réformes soient synonymes de progrès et de mieux-disant social. Sinon, est-ce qu’on va prendre exemple sur la Grèce ?

La mobilisati­on qui s’annonce est-elle un début ou un feu de paille ?

Le  devrait être une journée très suivie et regardée. Mais ça ne va pas s’arrêter là. De plus en plus de secteurs, tels que le commerce, s’organisent pour défendre leurs revendicat­ions. On sent qu’on est dans un processus, et que ça monte.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco