« Le rapport de force, faute de dialogue »
Delphine Girard, UD CGT Santé action sociale 06
Pourquoi la grève est-elle légitime ? Parce que toutes nos propositions ne sont pas entendues. Dès lors qu’il n’y a pas de dialogue, la seule option est le rapport de force. Le plus gros problème actuel dans la fonction publique, c’est le manque d’effectif et de structures adaptées aux besoins de la population. Le gouvernement veut supprimer postes dans des secteurs où les besoins augmentent... Face à l’évasion fiscale, davantage de contrôleurs serait pourtant une bonne idée !
Faut-il harmoniser la fonction publique avec le secteur privé ?
La sécurité de l’emploi est un élément fondateur du statut de fonctionnaire. En sécurisant le parcours du salarié, on lui permet une certaine autonomie vis-à-vis du pouvoir politique. Quant aux salaires et aux retraites, nous sommes favorables à une harmonisation... mais par le haut ! Aujourd’hui, on peut garantir un certain nombre de fonctionnaires ; demain, on ne le pourra plus. Or tout le monde a reconnu qu’en , la France avait mieux résisté à la crise grâce à son service public. Mais le gouvernement mène un combat idéologique favorisant le secteur privé.
Sa méthode est-elle en cause ?
Oui, cet autoritarisme est insupportable. L’ensemble du dialogue social lui-même est réformé et atteint à tous les niveaux. Réformer, d’accord, à condition que ces réformes soient synonymes de progrès et de mieux-disant social. Sinon, est-ce qu’on va prendre exemple sur la Grèce ?
La mobilisation qui s’annonce est-elle un début ou un feu de paille ?
Le devrait être une journée très suivie et regardée. Mais ça ne va pas s’arrêter là. De plus en plus de secteurs, tels que le commerce, s’organisent pour défendre leurs revendications. On sent qu’on est dans un processus, et que ça monte.