Le risque de pollution au Larvotto écarté
Selon Bouygues TP, la nappe d’hydrocarbures est « non dangereuse, non toxique, non polluante »
L’huile qui a été déversée lundi matin dans les eaux de l’anse du Larvotto est, selon Bouygues Travaux Publics, «non dangereuse, non toxique, non polluante et biodégradable. Dans l’absolu, quelqu’un qui s’y serait baigné aurait juste ressenti sa peau comme avec de l’ambre solaire », souligne Philippe Jan, directeur travaux Monaco. Il aurait également fallu nager au mauvais endroit au mauvais moment puisque l’entreprise affirme que seulement «quatorze litres au total ont été déversés » et que la totalité de cette huile de type biobar 68 a été pompée entre lundi et mardi. Rappelons que mardi, en début d’après-midi, le gouvernement princier révélait «une fuite hydraulique survenue à la suite d’un problème technique à bord du navire Minar Sinan, intervenant sur le site de l’opération d’urbanisation en mer, dans l’anse du Portier ». Mercredi soir, le gouvernement envoyait un second communiqué expliquant que «la direction des Affaires maritimes avait constaté la disparition de l’irisation sur l’eau », après l’aspiration de la nappe restante.
« On n’a pas le droit à l’erreur »
Explication détaillée de Bouygues Travaux publics hier midi. Alors que Jan de Nul, un sous-traitant de Bouygues Travaux publics, était en train d’enlever des rochers de 6 à 10 tonnes, le flexible hydraulique de l’engin utilisé s’est arraché. «Cela a entraîné une fuite, explique Philippe Jan. L’opération était extrêmement délicate. Le matériel est très performant. Mais c’est un accident. Les équipes ont donc stoppé immédiatement leurs opérations. Les circuits ont été coupés et des barrages de confinement ont circonscrit la nappe d’huile. » Toutefois, une partie de l’huile, entraînée par le courant, est allée jusqu’au T de l’anse du Larvotto qui a stoppé la nappe. « Ecotank, mandaté par le sous-traitant, spécialisé en dépollution, est intervenu le mardi matin jusqu’en début d’après-midi pour aspirer l’huile avec un écrémeur. Les déchets collectés ont été confiés dans un centre de retraitement de Mouans-Sartoux. » Des prélèvements de contrôle de la qualité de l’eau ont été faits mardi et mercredi par Bouygues Travaux publics. Ils visent à analyser l’aspect sanitaire, mais également l’impact éventuel sur la faune et la flore. «Les résultats sont en cours d’analyse. D’une manière générale, étant entre deux réserves naturelles, on n’a pas le droit à l’erreur. Nous déployons
donc des moyens colossaux. Toutes les semaines ou tous les mois selon le type d’analyses, un suivi continu de l’évolution des espèces est fait depuis le début du projet, et un contrôle des rayons photosynthétiques actifs est réalisé. Nous sommes conformes à notre cahier des charges. Il n’y a aucune détérioration du milieu marin. » Contactée, l’Association monégasque pour la protection de la nature (AMPN) n’a pas souhaité s’exprimer. Toutefois, les messages délivrés hier visent à rassurer tout le monde.