Monaco-Matin

«Lematchle plus important »

Demain l’AS Monaco affronte pour la deuxième fois d’affilée le Paris-SG en finale de la Coupe de la Ligue. Jemerson et Monaco veulent plus que tout prendre leur revanche

- FABIEN PIGALLE ET MATHIEU FAURE

A la veille de la finale de Coupe de la Ligue contre le PSG, Jemerson se confie. Tout l’état-major de l’ASM, y compris le président Rybolovlev, est monté, hier, à La Turbie pour soutenir l’équipe. Le club de la Principaut­é bénéficie d’une excellente image au niveau national.

Jemerson, c’est d’abord un sourire d’un blanc éclatant. Passer du temps avec le défenseur brésilien, comme nous l’avons fait avant cette finale, c’est mieux que du jus d’orange. Ça donne une patate folle. A  ans, l’ex joueur de l’Atlético Mineiro croque la vie à pleines dents et renvoie de bonnes ondes. Arrivé dans l’anonymat au coeur de l’hiver , il s’est installé depuis en patron de la défense. Ce match est-il le plus important de la saison ? Si on met de côté les autres journées de championna­t qui restent à disputer, on peut dire que c’est le plus important, oui.

D’autant que c’est le PSG en face. Vous restez sur quatre défaites toutes compétitio­ns confondues... On est toujours très attendu contre le PSG. Une rencontre encore plus importante car c’est une finale. Comme l’an dernier. Même si chaque match est différent, nous donnerons le maximum pour remporter ce match et faire la différence.

Une revanche ? Oui, forcément ce sont les mêmes équipes, la même affiche. Mais la finale précédente appartient au passé, même si ce sont les mêmes équipes qui s’affrontent. On est surtout très concentré.

L’an dernier, vous étiez passés complèteme­nt à côté. Comment l’expliquez-vous ? C’est difficile de trouver une explicatio­n. Nous avions une très bonne équipe puisqu’on a été champion. Ce jour-là, Paris a mieux fait les choses et mit les ingrédient­s pour gagner. Comme nous avons mérité d’être champion, Paris a mérité de gagner cette finale.

Par manque d’expérience ? Une finale, ce n’est pas un match comme les autres, clairement. Sur un match, on ne peut pas rattraper nos erreurs. Ce n’est pas comme en championna­t. Là, chaque erreur coûte cher. C’est pour ça qu’il faudra être concentré du début à la fin.

La dernière défaite en coupe du PSG ? Je ne sais pas.

Janvier ... Ça fait longtemps.  ans...

Est-ce une source de motivation supplément­aire ? Non pas spécialeme­nt. On ne pense qu’au match. Pas aux statistiqu­es du PSG.

Mais savez-vous pourquoi ce PSG est aussi difficile à battre en coupe ? Parce que c’est tout simplement une grande équipe, avec de grands joueurs, depuis toutes ces années. Ils sont toujours favoris.

Comme l’an dernier, cette finale arrive au retour d’une trêve internatio­nale. Comment le vivez-vous ? Niveau préparatio­n, c’est plus facile pour ceux qui ne partent pas en sélection et qui travaillen­t dans leur club toute la semaine, c’est sûr. Pour les internatio­naux ce n’est pas évident de passer d’une compétitio­n à une autre avec autant d’enjeu. Mais le coach et les joueurs concernés ont de l’expérience pour se préparer et préparer l’équipe du mieux possible.

Vous n’avez pas été appelé avec le Brésil, comment l’avez-vous vécu ? J’étais un petit peu triste mais le coach doit vouloir faire d’autres choix pour voir les différente­s solutions pour la Coupe du monde. J’espère faire partie de la prochaine liste, la plus importante car elle permet de disputer la Coupe du monde. Après, je vais continuer de faire ce que je faisais avant pour être appelé : être concentré sur l’AS Monaco, travailler et m’entraîner. Je n’étais pas appelé au début et cela m’a permis de l’être ensuite quatre fois d’affilée. Donc je reste concentré sur mes objectifs avec Monaco. Tout le monde a une chance d’être appelé pour cette compétitio­n.

Avez-vous conscience qu’en tant que défenseur brésilien, vous allez être

très attendu, d’autant qu’en face, il y aura vos compatriot­es Dani Alves, Marquinhos et T.Silva ? Ce n’est pas un test uniquement pour moi. C’est une rencontre très importante pour tout le monde. Les joueurs veulent montrer leur qualité, et bien sûr, gagner le match.

Neymar ne jouera pas... J’aurais préféré qu’il joue. On est là pour affronter les meilleurs. Ce type de joueurs amène du spectacle et pousse à nous surpasser. J’espère qu’il reviendra pour le Mondial et c’est dommage qu’il ne puisse pas disputer ce match.

En face vous allez retrouver Cavani et un certain Mbappé. Comment doit-on défendre sur de tels joueurs ? Le PSG, ce n’est pas seulement Cavani ou Mbappé. Ce serait une erreur de se focaliser que sur eux. C’est une grande équipe. Le danger peut venir de partout, à nous d’être très vigilant et de faire ce qu’il faut pour les empêcher d’évoluer.

Et éviter les un-contre-un ? C’est clair que nous devrons réduire au maximum les espaces et ne pas les laisser combiner. On doit les empêcher de dérouler leurs actions, qu’ils n’aient pas le temps de penser. Nous devrons leur mettre beaucoup de pression.

Vous composez avec Kamil Glik une charnière très complément­aire. Comment procédez-vous ? Tout dépend des situations. Mais c’est vrai que les entraîneur­s aiment bien m’associer avec des joueurs plus rugueux dans les duels. Les coachs recherchen­t ça en général en charnière centrale. Avoir un joueur qui évolue plus dans l’anticipati­on et capable de bien relancer, et un autre, plus solide au marquage et présent dans les duels. Mais nous essayons de ne pas rester dans ces cases-là avec Glik. On échange beaucoup, notamment avec les latéraux, Jorge, Sidibé, Raggi ou Touré. Le but est d’arriver à une bonne coordinati­on.

‘‘ Le PSG, ce n’est pas seulement Cavani ou Mbappé ”

A gauche, sur votre côté, le coach a beaucoup fait tourner. Ça a été difficile en terme d’adaptation ? Non, je ne trouve pas. C’est surtout une question d’automatism­es. On connaît les caractéris­tiques de chacun alors on s’adapte. Ça a changé souvent c’est vrai, mais on s’adapte. Jorge est plus offensif, Raggi plus présent dans les duels. Sidibé évolue à gauche aussi parfois.

Raggi râle beaucoup... C’est son style. Il a la grinta. On n’a pas besoin de lui dire de se replacer, de lui parler, on sait qu’il va toujours faire le job et donner le maximum.

Quel regard portez-vous sur votre saison ? On a fait un bon début de saison, même si ensuite, nous avons eu une période moins bonne. Le match face à Leipzig ? Je tourne vite la page si j’ai fait une erreur pour rester concentré. Mon but c’est d’être tourné vers l’avenir, progresser et donner le meilleur de moi à chaque fois. Je ne reste pas focalisé sur les échecs, j’essaie de progresser chaque jour.

On a l’impression qu’il n’y a jamais de problème avec vous. Vous êtes toujours très souriant... Je sais comment la vie peut être difficile. Il y a toujours des moments compliqués et je préfère prendre le bon côté des choses. C’est plus simple pour avancer et être heureux dans son quotidien. Pourquoi rester bloqué sur ce qui ne va pas ?

Pas de coup bas sur le terrain alors ? Ça m’arrive d’être rugueux. Mais il faut toujours garder son calme pour bien faire son travail sur le terrain.

Qu’est-ce qui compte le plus pour vous en dehors du foot ? La famille, et positiver. La famille c’est très important parce que tu sais qu’ils sont toujours là pour toi et à l’inverse, tu es là pour eux. La famille, c’est la base.

A Monaco, la vie est très différente d’autres villes en Europe... C’est vrai qu’il y a un Prince, de belles voitures et que la vie est belle... mais ce n’est pas quelque chose d’impression­nant. Ça surprend un peu au début, mais personnell­ement ça ne me touche pas plus que ça.

Le regard des autres est très important ici ? Les mieux placés pour parler de cette différence, ce sont les Français qui vivent dans les communes alentours. Moi qui suis à l’intérieur, je ne me rends pas vraiment compte de ça.

La diaspora brésilienn­e est très grande en Europe, vous évoluez tous dans des milieux très différents, échangez-vous ? Évidemment. Certains jouent en Chine et nous racontent les anecdotes, des coutumes des uns et des autres. Gabriel Jesus a très froid à Manchester et à  h il fait déjà nuit... C’est vrai qu’à Monaco il fait plus froid qu’au Brésil, mais en hiver il fait rarement en dessous de  degrés. On est bien ici...

Sur quel plan avez-vous progressé en Europe ? Physiqueme­nt et tactiqueme­nt. Il y a plus d’impacts, et c’est important de bien défendre. Le jeu est plus rapide également. Au Brésil, l’important c’est d’avoir la possession. Pendant longtemps on a résumé le Brésil à des attaquants dribbleurs. Le regard et le rôle des défenseurs a-t-il évolué ? C’est vrai qu’à une époque au Brésil, on ne pensait qu’à attaquer. Mais le foot a évolué et tout le monde l’a compris. C’est une question d’équilibre. Les attaquants défendent plus également. Le défenseur brésilien a une bonne cote, beaucoup de joueurs évoluent en Europe et dans les plus grands clubs.

‘‘ Au Brésil, l’important c’est d’avoir la possession ”

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(Photo J-F. Ottonello)
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