L’étudiant de l’IUM se droguait-il à Monaco?
Àl’issue de l’audience du 4 juillet 2017 (lire Monaco-Matin du 11 juillet 2017), le tribunal correctionnel condamnait cinq étudiants de l’Université internationale de Monaco (IUM) pour consommation de stupéfiants. Âgés de 21 à 29 ans et de nationalités différentes, ces jeunes se stimulaient à la cocaïne et au cannabis pour être performants dans leurs cursus difficiles. À l’époque, ils écopaient de peines d’emprisonnement de six mois à quinze jours avec sursis, plus des amendes de 2 000 Un simple consommateur britannique, le seul présent à l’audience, était sanctionné par une simple amende du même montant.
Du crack pour booster les neurones
Toutefois, un ressortissant indien de 21 ans faisait opposition, en ce qui le concerne, à ce jugement par défaut. L’affaire est revenue ce mardi à l’audience où le prévenu était encore absent, mais représenté par son conseil Me Thomas Brezzo. Afin d’argumenter la contestation de son client, l’avocat évoquait des faits commis uniquement en France, à Beausoleil et à Roquebrune-Cap-Martin. Mais aucune preuve de consommation sur le territoire
monégasque. Il soulevait dès lors l’incompétence du tribunal. Quand le président Florestan Bellinzona rappelle le dossier, il évoque un jeune toxicomane venu se confesser à la Sûreté publique. «Le 19 décembre 2015, cet étudiant veut arrêter la drogue. Il remet aux policiers un sachet de 0,78 g de crack afin de booster les neurones et gérer la pression universitaire. Puis il dénonce le dealer, un Allemand, et le fournisseur, un Indien. Au cours de l’enquête, traques et écoutes sont mises en place. Cinq
personnages accros aux psychotropes apparaissent : ils effectuent des échanges gratuits de drogue aux goûts de chacun dans les soirées. »
La défense envisage de faire appel
L’affaire est grave pour le procureur Cyrielle Colle. « Plusieurs témoignages mettent également en cause le prévenu sur sa consommation à Monaco. Quand le fournisseur, résidant en Principauté, partage les substances à l’Université, ne transitent-elles pas par Monaco ? Il ne fournit aucune preuve sur
l’arrêt de son addiction. Il faut taper au portefeuille avec le maintien de la peine d’amende de 2 000 et les quinze jours assortis du sursis. » La défense réfute à nouveau « la moindre prise de drogue sur le territoire monégasque. Tout se passe au cours de soirée en France. Prononcez la relaxe de mon client ou faite preuve de clémence. » Le tribunal prononcera une peine d’amende de 3 000 L’avocat envisage de faire appel de la décision.