Refoulé trois fois, il restera à Monaco... mais en prison
Pour la troisième fois en trois mois, un Beausoleillois de ans, frappé d’une mesure de refoulement notifiée le octobre , a fait fi de sa condamnation en arpentant le pavé monégasque. Interpellé le jeudi mars à la gare SNCF, il a comparu menotté vendredi à l’audience de flagrance. Il a écopé d’une peine de dix jours d’emprisonnement ferme auxquels il faut ajouter les quinze jours de révocation. « En janvier, en février et maintenant en mars on vous retrouve à Monaco, note le président Florestan Bellinzona. Qu’est-ce que vous ne comprenez pas ? » Le prévenu, le regard figé, estime « difficile pour moi de ne pas passer par la Principauté. Surtout pour emprunter les transports en commun. Cette fois, pour faire plaisir à ma copine, j’étais venu l’attendre à la gare ». Le magistrat rétorque aussitôt : « Cela lui fera plaisir de vous savoir en détention. Car les condamnations précédentes font état de sept et huit jours avec sursis. En état de récidive légale, c’est autant de temps de prison ferme. Vous êtes toujours sans travail ? » Le détenu joue sur les mots. « Je me suis inscrit pour suivre une formation dans le domaine de la mécanique. Je vais m’arrêter. – Vous l’avez déjà dit la dernière fois, relève le président. – J’ai des mauvaises passes actuellement… – Elles durent depuis . » Visiblement, le jeune homme déçoit. « Nous nous connaissons avec Monsieur, lance le premier substitut Olivier Zamphiroff. À l’époque, j’avais requis avec mansuétude. C’était un jeune adulte. On a soufflé le chaud. Maintenant c’est le froid glacial. Certes, il promène ses difficultés. Mais il faut scrupuleusement respecter la règle : c’est un récidiviste. Pour une dernière fois, retenez dix jours. » La défense va mettre en exergue l’enfance difficile du prévenu. « J’ai constaté sur son dossier, plaide Me Clyde Billaud, que mon client a été déscolarisé à ans. Il s’est retrouvé dehors, sans que sa famille suive. Ajoutez quelques mauvaises fréquentations, une mère malade et sans bagage le monde de l’emploi est opaque. Face à la relative clémence du procureur, je vous demande d’opter pour le sursis. » Le tribunal suivra les réquisitions du ministère public. Avec une dernière recommandation du président : « Prenez conscience de cette audience. La prochaine fois, les jours se transformeront en mois… »