Caillassages, agressions : le ras-le-bol des pompiers
Embuscades et jets de pierres, de graviers et d’oeufs à L’Ariane ou encore aux Liserons. Un pompier blessé, un autre giflé, hier lors d’une intervention à Nice...
On subit deux types d’agressions. Des agressions de groupe, comme à L’Ariane où nous avons été pris dans une embuscade. Ça dans les secteurs sensibles. Il y a ensuite des individus isolés et c’est de plus en plus fréquent. On en a marre d’être agressés sur ce type d’interventions. On est là pour secourir et aider les gens, pas pour finir nous à l’hôpital » Le colonel Olivier Riquier, tanké dans la cour de la caserne Hancy, le coeur historique des pompiers de Nice, a mal pour son métier. Pour ses hommes. Pas loin de lui, l’un d’entre eux. Yoan. Une côte cassée. Huit jours d’ITT. Avec ses collègues, il est intervenu, hier, rue Cadeï à Nice. Une intervention de routine, « même pas dans nos prérogatives », précisent le colonel Riquier et le chef de centre le capitaine Caille. ( Lire par ailleurs) Mais une intervention de routine qui a mal tourné…
« On n’est pas formés pour ça »
Lors de cette sortie, un autre pompier a, lui, été giflé. « Psychologiquement, c’est difficile quand il arrive à une équipe une chose pareille. On est formés pour intervenir en milieu de violences urbaines, en cas de menaces terroristes, mais pas à finir blessé en allant secourir quelqu’un », souffle Olivier Riquier. Dans l’après-midi, ils ont eu la visite d’Eric Ciotti. Discussion à bâtons rompus dans la cour de la caserne. Yoan, le pompier à la côte cassée, essaie de plaisanter… Le torse raide. Ses collègues prennent, pour certains, la parole. Ce qu’ils ne comprennent pas ? L’impunité. L’un des pompiers s’insurge : « Ce genre d’agressions ça joue sur notre moral. On est de plus en plus tendus lorsqu’on part en intervention. Un jour ou l’autre on risque d’aller au clash »... Eric Ciotti opine. Ce que réclame le député, ancien président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, c’est de… « l’autorité et des sanctions ». « Ce qui marche, c’est l’exemplarité de la sanction, cela a un côté dissuasif. Si vous mettez deux ans ferme, ça fait réfléchir. Si vous mettez un rappel à la loi pour la 44e fois, ça ne fait rien », lancet-il. Face aux sapeurs-pompiers, il promet : «Il faut mettre un coup d’arrêt à ces agressions, ces véritables embuscades. On va prendre des initiatives avec Charles-Ange Ginésy pour sensibiliser les autorités préfectorales. Ces violences sont intolérables, inacceptables ».