« Justice morte » à Grasse et à Nice
Les tribunaux des AlpesMaritimes fonctionneront au ralenti, ce matin, en raison d’un mouvement de grève des avocats mais également à l’appel de l’ensemble des syndicats de magistrats (FO, USM, SM, CGT, CFDT...). «Les avocats n’assureront aucune audience, tant dans le secteur assisté que dans le secteur libre et ce, devant toutes les juridictions du ressort (Antibes, Cannes, Grasse, Cagnessur-Mer) », prévient le bâtonnier de Grasse Roland Rodrigues. Les avocats ont décidé de bloquer l’accès du palais de justice grassois dès 8 heures. Des élus devraient se joindre au mouvement. À Nice, hormis la cour d’assises qui devrait siéger normalement, les autres juridictions seront très perturbées. À Nice comme à Grasse, on redoute que l’un des deux tribunaux de grande instance concentre le contentieux pénal tandis que l’autre serait réservé aux affaires civiles. Si la garde des Sceaux a affirmé qu’aucun tribunal ne fermera, les syndicats de magistrats s’inquiètent du projet de loi et adresse ce qu’ils appellent «un faire-part de décès de la justice ». L’inventaire des inquiétudes est le suivant: « Suppression de 307 tribunaux d’instance et de la fonction spécialisée de juge d’instance, organisation judiciaire éloignée du citoyen, déshumanisation de la justice, privatisation du contentieux civil, régression des droits de la défense… »
Deuxième journée le avril
« Nous refusons de voir le gouvernement euthanasier une justice qu’il ne veut pas se donner les moyens de soigner », soulignent les magistrats dans un communiqué. « À partir du 30 mars, nous cesserons tous les petits compromis quotidiens avec la loi permettant de maintenir à flot alors qu’il souffre d’une insuffisance criante et chronique de moyens humains, matériels et technologiques. » Le 11 avril, une deuxième journée «Justice morte» est d’ores et déjà annoncée.