« Nous avons fait en sorte de renforcer la cohérence »
Jennifer Salles-Barbosa, nouvelle présidente déléguée du Comité régional du tourisme Paca, explique pourquoi et comment celui-ci va désormais aussi gérer la promotion des Alpes-Maritimes
Jusqu’à présent, le Comité régional du tourisme ne chapeautait vraiment que cinq des six départements de Paca, les Alpes-Maritimes relevant essentiellement du Comité régional (départemental en fait) Côte d’Azur. Les choses viennent de changer. Suite à une recommandation de la Chambre régionale des comptes du 10 juillet dernier, préconisant un rapprochement des deux entités, de façon à « préparer les conditions d’une fusion », le CRT Paca a modifié ses statuts pour étendre sa compétence à l’ensemble du territoire régional. Au côté de son nouveau président, le maire de La Londe (Var) François de Canson, la conseillère régionale niçoise Jennifer Salles-Barbosa, déjà en charge de la commission Tourisme, a ainsi été nommée présidente déléguée dudit CRT Paca.
En pratique, que va changer l’extension des prérogatives du CRT Paca aux Alpes-Maritimes ? Sur des sujets comme l’observation des tendances touristiques ou le développement de la marque Alpes, lancée en janvier, le CRT Paca était compétent pour tous les départements, sauf pour les Alpes-Maritimes. Cela manquait de cohérence. Désormais, le CRT Paca va pouvoir intervenir dans notre département pour développer la marque Alpes ou l’observation, afin de cibler les offres au plus près de la réalité du terrain.
Aurez-vous un budget spécifique pour les Alpes-Maritimes ? En fait, un budget de la Région est dédié au CRT Côte d’Azur qui, lui, assure la promotion de la marque Côte d’Azur. Ce budget n’a pas été baissé en . Il se monte à euros et on l’a même un peu augmenté en lançant un contrat de marque Côte d’Azur, pour la promotion exclusive de cette dernière. Cette subvention supplémentaire est de
Comment allez-vous coopérer avec le CRT Côte d’Azur ? Les deux CRT ont la volonté de travailler ensemble. Le CRT Côte d’Azur (présidé par David Lisnard) effectue une très belle promotion Jennifer Salles-Barbosa. (Photo N.-M.)
de la marque Côte d’Azur. La collaboration se traduit par des budgets mutualisés, mais aussi par le fait qu’à l’international, les CRT partent ensemble dans les salons pour promouvoir les trois marques de la Région. C’est important, car quand on s’envole pour des destinations lointaines, ceux qui nous accueillent ont du mal à percevoir la cohérence des trois marques de Paca. Groupés, on a plus d’impact et de visibilité. La Chambre régionale des comptes a demandé cette fusion noir sur blanc. Pour autant, ce n’est pas notre objectif. Nous n’avons pas pour ambition qu’il n’y ait qu’un seul CRT. Historiquement, le CRT Côte d’Azur existe depuis plus longtemps que celui de Paca et il a toute vocation à perdurer. Il représente une marque qui est la deuxième destination de France après Paris, il a donc une légitimité totale. Nous n’allons pas y toucher. Nous avons juste fait en sorte de renforcer la cohérence, mais il n’y a aucune idée de fusion sous-jacente. Le président Muselier l’a rappelé à plusieurs reprises à David Lisnard.
Vos objectifs pour l’année à venir ? Nous avons lancé un plan de croissance de l’économie touristique qui vise à aller à la rencontre de tous ses acteurs. Les programmes opérationnels sont aujourd’hui mis en place. Il y en a huit, dont celui de développement de nos marques, qui constitue le coeur de notre politique touristique régionale, puisque nous avons la chance de réunir trois marques mondiales, Provence, Alpes, Côte d’Azur, sur lesquelles nous pouvons miser. Ces marques ombrelles nous portent à l’international et nous aident à transcender les frontières administratives qui, aujourd’hui, ne veulent plus rien dire. Cela, sans gommer les spécificités des uns et des autres, bien sûr. Nous devons accompagner l’essor de la nouvelle marque, Alpes, faire en sorte que les professionnels se l’accaparent. Dans les Alpes-Maritimes, grâce aux deux marques que nous englobons, nous devons oeuvrer à étaler la fréquentation sur les ailes de saison, pour que le tourisme ne se cantonne pas à juillet-août et aux arrière-saisons.
PROPOS RECUEILLIS PAR THIERRY PRUDHON